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Agriculture: les syndicats agricoles maintiennent la pression sur le gouvernement Bayrou

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Les syndicats agricoles menacent de nouvelles mobilisations pour obtenir des réponses à leurs revendications.

La capitale bientôt bloquée par les agriculteurs? Réclamant des réponses à leurs revendications, les syndicats agricoles ne relâchent pas la pression sur l'exécutif – avec un œil attentionné sur les prochaines élections, dont le coup d'envoi officiel sera donné dans une dizaine de jours. À peine nommé à Matignon, François Bayrou se heurte à l'impatience du monde agricole, lassé d'attendre la concrétisation des promesses égrenées par les gouvernements successifs.

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Multipliant les passages dans les médias malgré l'incertitude politique, le président de la FNSEA a immédiatement réclamé un rendez-vous avec François Bayrou, avant que le nouveau Premier ministre ne tienne son discours de politique générale, le 14 janvier prochain. "Il nous semble que c'est important qu'il reprenne" le sujet agricole "dans ce que sera le squelette" de son action gouvernemental", a encore récemment martelé Arnaud Rousseau sur le plateau de Franceinfo.

"On a non seulement besoin de voir matérialiser" les promesses, mais aussi d'obtenir "des échéances", avait affirmé le président de la FNSEA, cette dernière ayant précédemment laissé entendre que de nouvelles mobilisations étaient possibles.

La censure du gouvernement Barnier a suspendu le budget 2025, où l'on retrouvait une bonne partie des mesures obtenues par l'alliance syndicale majoritaire FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA). Parmi celles-ci, la suppression de la hausse programmée de la taxe sur le gazole non routier (GNR), principal carburant des engins agricoles, qui avait été l'une des étincelles de la colère du début d'année. La loi d'orientation agricole, sans cesse repoussée par l'incertitude politique, est aussi attendue de pied ferme.

Élections aux chambres d'agriculture

La bouillonnante Coordination rurale, elle, envisage de "bloquer les accès" à Paris à partir du 5 janvier, estimant qu'il s'agit de la "seule chose qui fera réagir l'État", comme l'a confirmé ce lundi matin son porte-parole Patrick Legras sur RMC, après plusieurs jours de bruissements sur les réseaux sociaux. Le syndicat, qui a multiplié les coups d'éclat, réclame un rendez-vous "d'ici jeudi" avec François Bayrou et la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, comme l'a précisé Patrick Legras auprès de l'AFP.

Plus vindicative, la Coordination rurale se cramponne fermement à ses propres revendications. Outre la fin de la surtransposition des normes européennes, une demande partagée avec la FNSEA, elle exige encore la mise en place d'un bouclier énergétique, un moratoire immédiat sur les contrôles menés dans les exploitations, la dissolution de l'Office français de la biodiversité (OFB) ou encore la possibilité d'utiliser les produits phytosanitaires interdits en France et autorisés ailleurs en Europe.

En toile de fond, les prochaines élections aux chambres d'agriculture agitent les syndicats. Après des mois d'une rude concurrence sur le terrain, la campagne officielle démarrera le 7 janvier prochain dans les chambres partout en France, à l'exception de Mayotte où le scrutin sera reporté. La Coordination rurale espère bien y ravir quelques chambres départementales, voire régionales, à l'alliance majoritaire FNSEA-JA, qui en contrôle aujourd'hui la quasi-totalité.

Jérémy Bruno avec AFP Journaliste BFMTV