1,5 million de fonctionnaires en moins, retraite par capitalisation... Le Medef dévoile ses propositions

Le "Front économique" réuni par la principale organisation principale a présenté 35 propositions pour améliorer un débat politique jugé "picrocholin".

Le "Front économique" initié par le Medef, et composé d'une alliance d'économistes et de chefs d'entreprises, a présenté 35 propositions vendredi 29 août, dont le président Patrick Martin a espéré qu'elles inspireront le débat politique.

Une centaine de personnes, partageant une vision pro-entreprise de l'économie, ont travaillé depuis octobre en sept groupes thématiques, sur la production, le taux d'emploi et les finances publiques.

Ses propositions, souvent concrètes, sont également très variées. Le Medef, qui vient de faire sa rentrée, suggère notamment de limiter considerablement le poids de l'État en diminuant le nombre de fonctionnaire "d'1,5 million", en supprimant 20.000 collectivités locales ou en limitant le nombre de ministres à 23.

Âge pivot et capitalisation

Le "Front économique" pousse également pour une nouvelle réforme des retraites, pour "travailler jusqu'à 64 ans et plus", avec l'introduction d'un âge pivot variable et de capitalisation pour améliorer la pension des retraités.

Ses membres plaident également pour un "choc fiscal" en faveur des entreprises consistant à réduire les impôts de production en échange de la suppression d'aides jugées peu efficaces. Ou, dans un autre registre, à former des retraités à épauler le personnel de crèche, pour garantir des places d'accueil aux familles.

Le Front économique recommande encore de former 50.000 femmes scientifiques, ingénieures ou techniciennes supplémentaires chaque année, ou de remonter à 500.000 les constructions annuelles de logements.

Ils sont enfin favorables à la signature du traité Mercosur, "sinon quelqu'un signera à votre place, la Chine", a estimé l'économiste Emmanuel Combe lors de la présentation du rapport à la presse.

Débat "picrocholin"

Patrick Martin a souhaité vendredi que ce travail "ne soit pas un exercice en chambre".

"Il faut maintenant porter ces travaux, qu'ils se traduisent par une mise en oeuvre", estime le président du Medef, qui ne cesse de déplorer la pauvreté du débat politique, le qualifiant vendredi sur Radio Classique de "picrocholin".

Le "Front économique" avait été lancé dans la foulée des législatives anticipées de juin avec l'économiste Philippe Aghion. Patrick Martin a expliqué avoir ressenti alors "une forme de dépit" devant la campagne électorale, des sujets "importants" n'ayant "pas été pris en compte ou sous un angle insuffisamment travaillé et pertinent".

Invité cette année pour la deuxième fois à la Fête de l'Humanité, il semble trouver bien plus utile le travail entre partenaires sociaux, y compris les syndicats.

Jeudi à la Rencontre des entrepreneurs de France, l'évènement d'été du Medef, M. Martin a "réitéré à tous les interlocuteurs syndicaux (sa) proposition de travailler ensemble", sur le financement de la protection sociale, le modèle productif, ou "sur les grands défis du numérique, du climat et de la démographie".

"Des convergences peuvent émerger entre nous, parce que les uns et les autres nous sommes en prise directe avec les réalités de terrain!", a-t-il lancé.

P.L avec AFP