BFM Business
Vie de bureau

Les deux-tiers des femmes confrontées au sexisme au travail

Une salariée stressée, démotivée ou malheureuse dans son travail (photo d'illustration).

Une salariée stressée, démotivée ou malheureuse dans son travail (photo d'illustration). - Pexels

Huit femmes sur dix considèrent que les inégalités sont encore très marquées, selon un baromètre qui met aussi en lumière les résistances des hommes, dont 40% se sentent discriminés.

Un phénomène massif. Pour huit femmes sur dix (80%), les inégalités professionnelles sont encore très importantes aujourd'hui, selon un baromètre sur le sexisme au travail réalisé par l'Association française des managers de la diversité dévoilé ce mardi 6 mai.

L'édition 2025 de ce baromètre confirme la persistance des inégalités de genre et des comportements sexistes dans le monde du travail en France. Selon les résultats, 67% des femmes assurent avoir déjà été confrontées personnellement à une situation discriminatoire ou sexiste au sein de leur entreprise.

Trois femmes interrogées sur quatre estiment que les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou décisions sexistes dans le monde du travail. Un chiffre qui grimpe à 86% chez les moins de 35 ans.

Le sentiment d'inégalité concerne également le salaire: plus d'une femme sur deux déclare être moins payée que ses collègues masculins pour un travail de valeur égale. La maternité est également un vecteur d'inégalité, puisque pour 73% des sondées, être mère est un frein à la carrière.

Travailler plus pour compenser le sexisme

Selon le baromètre, les deux tiers des femmes interrogées (66%) ont également le sentiment de devoir en faire plus pour être reconnues dans leur travail. Une réalité qui échappe aux hommes, puisque moins d'un sur deux partage ce sentiment.

Le sexisme en entreprise semble s'exprimer aussi à travers l'humour: plus de sept femmes sur dix assurent avoir déjà entendu des femmes faire l'objet de "blagues sur les femmes" au travail.

Près de 40% des sondées disent avoir déjà été interpellées par un homme par un surnom sexiste ("ma grande", "miss"...). Signe du manque d'éducation et de prise de conscience sur le sujet: un homme sur deux pense que ces expressions sont bienveillantes, voire flatteuses.

Face à un climat professionnel sexiste, les femmes interrogées assurent avoir recours à des stratégies d'évitement, comme ne pas porter certaines tenues vestimentaires (31%), éviter de se retrouver seule avec certaines personnes (25%), ou encore ne pas prendre la parole en public (18%).

Des hommes qui se sentent discriminés

Pour lutter contre ces inégalités, 43% des salariées interrogées voient la sanction systématique comme moyen d'action prioritaire à mettre en place. Elles sont seulement 46% à considérer que les entreprises s'impliquent suffisamment pour faire reculer ces inégalités.

Le baromètre met également en lumière des résistances présentes chez les hommes: 40% d'entre eux pensent qu'ils sont discriminés en raison de la promotion de l'égalité homme femme. Autre chiffre marquant: près d'un homme sur deux considère que le partage des tâches domestiques et parentales n'a pas d'impact sur l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.

Le baromètre a été réalisé en collaboration avec Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 salariés représentatif des entreprises de plus de 250 salariés en France, interrogés sur internet en janvier 2025.

MC avec AFP