"C'est pas Gérard Majax!": Le Pen et Macron s'accrochent sur le bilan du quinquennat sur le chômage

C'est un classique des débats politiques sur les chiffres du chômage. Lors du débat d'entre-deux-tours ce mercredi, Marine Le Pen a contesté la baisse du chômage lors du dernier quinquennat.
"Le chômage, qui est analysé par le Bureau international du travail, est un chiffrage extrêmement contesté car il est très restrictif. C'est si vrai que les chiffres du chômage, c'est-à-dire les chômeurs A, B et C, étaient 5,5 millions quand vous avez été élu, ils sont 5,4 millions", a lancé la candidate du Rassemblement national à Emmanuel Macron.
"Vous n'avez pas fait spectaculairement baisser le chômage, alors on transfère les uns dans la catégorie B, dans la catégorie C, la A dans la B… Tout cela, ce sont des statistiques bien connues", a ironisé Marine Le Pen.
Et de trancher: "Il n'en demeure pas moins que les gens qui cherchent activement un emploi, il y en avait 5,5 millions, il y en a 5,4 millions aujourd'hui. En matière de succès sur le chômage, permettez-moi d'être dubitative."
"Ce n'est pas Gérard Majax, ce soir"
Une démonstration à laquelle Emmanuel Macron a tenu à répondre. "Alors qu'on a connu une pandémie comme jamais on en avait vécu depuis un siècle, on a malgré tout, contrairement aux chiffres que vous pouvez donner, fait baisser le chômage. Il est passé de 9,6% à 7,4%", a martelé le président de la République.
"Le Bureau international du travail, comme son nom l'indique, est l'organisme qui fait référence. Il ne vous plaît peut-être pas mais personne ne compte les catégories B et C du chômage puisque ce sont des actifs partiels", poursuit-il.
"Ils seront contents de l'apprendre", a grincé Marine Le Pen. "Ce n'est pas Gérard Majax, ce soir. Arrêtez ça!", lui a répondu Emmanuel Macron.
En réalité, l'Insee utilise effectivement la méthodologie du Bureau international du travail (BIT), qui implique une méthode de calcul qui diffère de celle de Pôle emploi et ses trois principales catégories (A, B et C). Les catégories B et C ne sont pas prises en compte par le BIT car il s'agit de personnes à la recherche d'un emploi mais qui ont tout de même une activité partielle.
Vraie baisse de la catégorie A
Pôle emploi indiquait 5,65 millions de personnes inscrites dans les catégories A, B ou C au 4ème trimestre 2021 contre 5,9 millions en 2017, signe qu’une partie des demandeurs d’emploi de cette catégorie a bien basculé vers une autre.
Si on ne tient compte que de la catégorie A, le nombre de personnes inscrites est passé de 3,7 millions à 3,3 millions.