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Vente du Doliprane: "pas satisfaits", les syndicats de Sanofi "restent vigilants"

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Avec l'entrée de l'État dans le capital d'Opella et les "garanties" obtenues sur l'emploi et la production, les syndicats de Sanofi appellent à suspendre le mouvement de grève entamé jeudi.

Les promesses du gouvernement n'ont pas suffit à dissiper les doutes et calmer la grogne. Les salariés du site de production Sanofi de Compiègne (Oise), étaient toujours en grève lundi malgré l'annonce de la participation de l'État au capital d'Opella.

"Cela nous inquiète pour la pérennité des emplois et aussi sur la souveraineté pharmaceutique nationale", expose Alexandra Miroslav, secrétaire générale Chimie Energie Picardie CFDT à BFMTV.

"Pour 2025, nous avons beaucoup d'industries qui sont en grande souffrance et j'espère qu'on ne va pas au devant d'un crash social."

Les salariés, en grève depuis jeudi dernier, demandaient à la direction de Sanofi que la cession d'Opella, filiale du groupe qui produit et commercialise le Doliprane en France, au fonds américain CD&R, soit annulée. Ils n'ont donc pas été entendus.

La CFDT reste "très attentive, vigilante et mobilisée"

Cependant, les syndicats, en grève reconductible depuis la semaine dernière pour protester contre la cession attendue d'Opella, la filiale santé grand public de Sanofi, ont appelé lundi à "suspendre temporairement" leur mobilisation après des garanties apportées à l'opération.

La fédération chimie-énergie de la CFDT appelle "à suspendre temporairement la mobilisation tout en restant très attentive, vigilante et mobilisée dans les négociations exclusives" entre le géant pharmaceutique et le fonds d'investissement américain CD&R, selon un communiqué de presse.

La CGT va aussi lever le mouvement de grève "à partir de mardi soir", a indiqué à l'AFP Fabien Mallet, syndicaliste CGT Sanofi France.

La FCE-CFDT "ne peut se satisfaire" de l'annonce faite par Sanofi lundi matin de mener des négociations exclusives avec le fonds d'investissement américain CD&R pour lui céder 50% de sa division Opella, pour une valeur d'entreprise d'environ 16 milliards d'euros.

Mais "force est de constater que la forte mobilisation des salariés du groupe, des adhérents CFDT et de la fédération, aura permis d'obtenir certaines garanties pour l'avenir", ajoute le communiqué.
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Des sanctions qui peuvent atteindre 100 millions d'euros

Ce lundi 21 octobre, Sanofi a confirmé s'allier avec le fonds américain pour lui céder le contrôle de 50% de sa filiale Opella, pour une valeur d'entreprise d'environ 16 milliards d'euros.

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De son côté, le gouvernement a indiqué avoir obtenu des "des garanties" sur l'emploi et la production a annoncé le ministre de l'Economie, Antoine Armand. "Il y aura des sanctions fermes immédiates et très importantes en cas de non-respect de ses garanties", a ajouté le locataire de Bercy. Ces sanctions peuvent atteindre jusqu'à 100 millions d'euros.

Afin d'assurer un droit de regard sur les futures décisions, l'Etat, par l'intermédiaire de BPI France va devenir actionnaire à hauteur de 1 à 2% d'Opella pour 100 à 150 millions d'euros. Sanofi devrait conserver 48% du capital de sa filiale.

Théodore Laurent avec AFP