Vers un réveil de l'Europe le 1er janvier 2028: c'est quoi cette date que François Villeroy de Galhau veut inscrire pour marquer le redécollage économique de l'UE?

La réforme de l'Union européenne est trop lente selon François Villeroy de Galhau. "Nous avons de vrais leviers d'action pour muscler la souveraineté, la croissance et l'innovation, mais on ne va pas assez vite", a jugé le gouverneur de la Banque de France, sur le plateau de BFM Business, ce vendredi 12 septembre.
Pour débloquer la situation, ce dernier insiste pour que l'Union se fixe une date butoir. "Je plaide vigoureusement pour qu'il y ait une date mobilisatrice pour approfondir le marché unique européen", a martelé François Villeroy de Galhau.
Il appelle à s'inspirer de Jacques Delors, ancien président de la Commission (1985-1995), qui avait fixé la date du 1er janvier 1993 pour le lancement du marché unique, et le 1er janvier 1999 pour l'euro.
Depuis plusieurs semaines, le patron de la Banque de France suggère que cette date soit fixée au 1er janvier 2028.
"Nous devons nous donner deux à trois ans pour sortir plus puissants et souverains du tournant amorcé par l’actuelle administration américaine (...). C'est maintenant, ou ce ne sera jamais ; l’Histoire n’attend pas", a-t-il alerté lors d'un discours à l'Assemblée nationale en mai
Selon le patron de la Banque de France, les pistes de réforme ont été clairement exprimées l'an passé dans les rapports rendus par Mario Draghi et Enrico Letta, anciens Premiers ministres italiens. "Nous avons depuis des intentions, mais pas assez d'action", observe le gouverneur.
Union des marchés de capitaux
Mario Draghi a notamment formulé 383 recommandations, visant à relancer la productivité et la croissance en Europe, saluées par les principales forces politiques européennes. Or, seulement 11% de ces idées ont été concrètement mises en oeuvre selon une récente étude citée par le Financial Times. En attendant, l'Europe stagne. L'économie américaine a eu une croissance huit fois plus rapide au printemps 2025.
Parmi les réformes phares à mener, François Villeroy de Galhau penche pour l'unification des marchés de capitaux.
"Il faut faire l'union d'épargne et d'investissement. Nous avons beaucoup plus d'épargne que les Américains mais moins de capital-risque pour les entreprises, et donc moins de capacité d'innovation", estime le gouverneur de la Banque de France.
Le Parlement européen s'est récemment montré favorable à ce projet débattu depuis 2014. Il repose sur l'idée de réunir les marchés de capitaux nationaux en un espace unique, pour faciliter la circulation du capital et orienter davantage l'épargne des citoyens vers les entreprises.
Ses partisans estiment que cela permettrait de doper la croissance et l'innovation, en concurrençant davantage les États-Unis, où les entreprises, et notamment les start-ups, peuvent lever des sommes plus conséquentes que sur le Vieux Continent.
Mais cette réforme est conditionnée à l'accord des États membres. Le sujet est épineux, puisque cela suppose notamment une harmonisation de la fiscalité et une supervision par une autorité unique.