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Union européenne

Brexit: Michel Barnier prêt à offrir à Londres "accord commercial très ambitieux"

Michel Barnier

Michel Barnier - EMMANUEL DUNAND / AFP

Le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit s'est dit prêt à négocier un accord sans droits de douanes ni quotas avec les Britanniques, à condition que le Royaume-Uni ne cède pas à la tentation de la concurrence déloyale.

L'Union européenne a mis ce lundi en garde le Royaume-Uni contre toute tentation de concurrence déloyale, mais s'est dite prête à négocier avec le Royaume-Uni "un accord commercial très ambitieux" après le Brexit.

"Nous sommes prêts à proposer un accord commercial très ambitieux comme pilier central du partenariat", a déclaré le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, qui présentait à Bruxelles la position de l'UE sur la future relation.

Cet accord visera notamment à éliminer tous les droits de douanes et tous les quotas sur les biens échangés avec le continent, une proposition jamais vue de la part de l'UE avec ses partenaires, a-t-il précisé.

Risque de concurrence déloyale

Mais le Français a également prévenu que l'UE n'accepterait pas de voir émerger une économie dérégulée à sa porte, qui profiterait "d'avantages concurrentiels déloyaux". En écho, le Premier ministre britannique s'est empressé de souligner que le Royaume-Uni s'engageait à ne pas faire de "concurrence déloyale" à l'UE.

Un accord devra donc être conclu sur "un mécanisme permettant de maintenir les normes élevées que nous avons en matière sociale, environnementale, climatique, fiscale et d'aides d'État", a insisté Michel Barnier. "Plus le Royaume-Uni veut être proche (des règles, ndlr), plus l'accès au marché unique sera facile mais rien n'est gratuit (...) je pense que c'est une question d'équité de respecter les règles", a pour sa part souligné lundi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Elle a rappelé que la déclaration politique, qui accompagne le traité de retrait, a été signée par Boris Johnson. "Nous sommes certains qu'il va s'y tenir", a-t-elle lancé a propos de ce document qui pose notamment le principe d'une concurrence loyale après le divorce.

Rythme marathon

Le Royaume-Uni et l'UE doivent se mettre d'accord sur la nouvelle architecture de leur relation, en particulier commerciale, noyau dur des discussions. Mais l'ambiance est déjà tendue: le Premier ministre britannique devait affirmer dans la journée le droit de son pays à s'affranchir des règles de l'UE, selon des extraits de son discours sur sa vision du Royaume-Uni, après le divorce.

Ajoutant à la difficulté, ces négociations devront se tenir à un rythme soutenu puisque Boris Johnson refuse de prolonger la période de transition, pendant laquelle les Britanniques continueront d'appliquer les règles européennes. Or, c'est pendant cette période, qui s'achève le 31 décembre, que doivent se tenir les pourparlers.

P.L avec AFP