Brexit: des millions de Britanniques devront bientôt payer pour téléphoner depuis l'UE

Des opérateurs britanniques rétablissent les frais d'itinérance. /Photo prise le 29 mars 2010/ REUTERS/Jorge S - -
C’est un nouvel effet concret du Brexit. Des millions de Britanniques vont bientôt devoir payer à nouveau des frais d’itinérance s’ils souhaitent utiliser leur téléphone au sein de l’Union européenne. Les quatre principaux opérateurs outre-Manche avaient pourtant promis de maintenir la gratuité du "roaming" après le divorce entre Londres et Bruxelles. Mais deux d'entre eux ont finalement décidé de faire marche arrière.
En début de semaine, Vodafone a ainsi annoncé le rétablissement de ces frais de "roaming" à partir de janvier 2022 pour ses nouveaux clients. S’ils séjournent dans l’UE (à l’exception de la République d’Irlande), ces derniers auront le choix entre payer 2 livres par jour ou prendre un forfait de 8 ou 15 jours à 1 livre par jour.
Pour justifier le retour des frais d’itinérance, le patron de Vodafone Grande-Bretagne, Ahmed Essam, a expliqué que la plupart des clients n’utilisaient que très rarement leur téléphone hors du Royaume-Uni. En outre, les frais permettront à son entreprise "d’investir", en particulier dans le "déploiement ultrarapide de la 5G", dans la couverture mobile dans les zones rurales ainsi que dans le réseau fibre, rapporte La Croix.
Plafonds chez O2 et Three
En annonçant la fin du roaming gratuit, Vodafone suit le mouvement enclenché par EE, filiale de British Telecom qui a décidé de facturer à ses 32 millions d’abonnés l’utilisation du téléphone dans l’UE à hauteur de 2 livres par jour. L’opérateur O2 a pour sa part indiqué qu’il imposerait des frais supplémentaires si ses clients utilisent plus de 25 Go de données par mois. Enfin Three a réduit son plafond de 20 à 12 Go, avec des frais de 3 livres par gigaoctet supplémentaire.
Au sein de l’Union européenne, la facturation aux clients des frais de roaming est interdite depuis 2017, ce qui a permis aux voyageurs des 27 Etats membres de faire d’importantes économies ces dernières années. Cette itinérance gratuite ne fait en revanche pas partie de l’accord sur le Brexit conclu entre Londres et Bruxelles fin 2020 pour sceller leur divorce. Les opérateurs britanniques peuvent donc librement décider de facturer à nouveau ces frais à leurs clients.
Mais qu’en sera-t-il pour les Européens qui voyageront outre-Manche? En France, les opérateurs assuraient fin 2020 qu’aucun rétablissement des frais d’itinérance n'était envisagé. Une position confirmée cette semaine encore du côté d’Orange, le principal opérateur indiquant à BFM Business qu’"aucune facturation supplémentaire n’est prévue sur le roaming au Royaume-Uni".