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Retraites: FO ne va pas "négocier les réglages" du futur système

Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier,  ne veut pas "aller cautionner une mécanique qui demain donnera aux gouvernements futurs tous les pouvoirs".

Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, ne veut pas "aller cautionner une mécanique qui demain donnera aux gouvernements futurs tous les pouvoirs". - Alain Jocard - AFP

Le patron de Force ouvrière a rappelé son désaccord avec les propositions formulées dans le rapport sur la réforme des retraites. Pour Yves Veyrier, il n'est plus l'heure de négocier, il faut bloquer le projet en manifestant le 21 septembre, voire en faisant grève.

Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, a exclu samedi sur Europe 1 de revenir "négocier les réglages d'un système qui supprime les régimes existants". Il a appelé de nouveau à manifester en septembre. "Le 21 septembre c'est une première étape, c'est un prologue - puisqu'on est au moment du Tour de France - parce qu'on sait qu'il faudra réussir à convaincre le plus grand nombre de salariés possibles si on veut bloquer ce projet de réforme", a déclaré Yves Veyrier. "S'il le faut, eh bien il faudra que nous soyons capables de cesser le travail ensemble le plus largement possible dans ce pays", a-t-il ajouté.

Le patron de Force ouvrière a dénoncé à la fois l'âge de taux plein de 64 ans, en deçà duquel les salariés se verront appliquer un malus, et la suppression programmée des régimes spéciaux. "Les 62 ans (âge légal actuel) deviennent complètement virtuels puisque le rapport prévoit l'instauration d'un malus. Vous serez pénalisés de 10% de votre droit à pension si vous partez à 62 ans", a-t-il relevé.

En "désaccord profond" avec le système universel

"On essaie de faire porter la responsabilité au système de retraite des défaillances des politiques économiques qui ne garantissent pas un emploi à taux plein permanent dès l'entrée dans la vie active jusqu'au moment de la retraite", a-t-il ajouté.

Interrogé sur la possibilité de négocier certains aspects du rapport, il ne voit "pas pourquoi on remettrait le couvert aujourd'hui, et je vais vous dire franchement, on est en désaccord profond depuis le début avec le système universel lui-même".

"Moi je ne vais pas aller à Canossa (formule désignant le fait de s'agenouiller devant son ennemi, NDLR), je ne vais pas aller négocier les réglages d'un système qui supprime les régimes existants (...), je ne vais pas aller cautionner une mécanique qui demain donnera aux gouvernements futurs tous les pouvoirs", a-t-il fait valoir.

Le rapport rendu jeudi par le haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye préconise un "système universel" par points à la place des 42 régimes actuels. Il propose un "âge d'équilibre à 64 ans" pour la génération née en 1963, assorti de malus pour ceux qui choisiront de partir avant et de bonus au delà de cet âge pivot.

C.C. avec AFP