Réforme des retraites: Philippe Martinez qualifie Emmanuel Macron de "méprisant"

Philippe Martinez était l'invité de BFMTV hier soir dans la foulée d'une sixième journée de mobilisation particulièrement réussie pour l'intersyndicale. D'après le ministère de l'Intérieur, près de 1,3 millions de personnes sont descendues dans les rues pour manifester contre la réforme des retraites tandis que la CGT en revendique 3,5 millions. Le secrétaire général de l'organisation syndicale n'a pas mâché ses mots à l'encontre d'Emmanuel Macron alors que les syndicats en appellent à son intervention dans le dossier et souhaitent même le rencontrer afin d'échanger directement avec lui.
"Je le trouve méprisant, on l’a vu à travers les petites phrases mais aussi vis-à-vis des corps intermédiaires car il ne sait pas à quoi ça sert. J’ai croisé des maires qui nous disent la même chose. Je compare les maires de villes aux élus du personnel dans les entreprises qui sont au contact."
"Lui et son entourage sont sûrs d'avoir raison tout seuls"
Le leader syndical a pointé du doigt l'arrogance du chef de l'Etat mais aussi plus largement du gouvernement: "la problématique est que lui et son entourage sont sûrs d’avoir raison tout seuls et sont capables de vous expliquer votre vie sans la connaître réellement."
Au coeur d'une mobilisation qui semble marquer le retour en force des syndicats, Philippe Martinez a appellé à distinguer démocratie sociale et démocratie politique. "Il faut réfléchir sur la notion de démocratie sociale, a-t-il insisté. La démocratie politique, on voit à peu près ce que c’est, on vote tous les cinq ans. Mais pour les corps intermédiaires, les syndicats, il y a des élections tous les jours dans les entreprises et des gens qui vont sur le terrain écouter les salariés."
Le secrétaire général de la CGT a aussi admis qu'il devait balayer devant sa porte et que "les syndicats ne font pas tout bien": "On n’est pas présent dans toutes les entreprises mais avoir la réalité de ce que vivent les salariés, les chômeurs, les retraités, c’est important parce qu’on peut voir ça depuis son bureau de l’Elysée et ce n’est pas la même vie."