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Élisabeth Borne reçoit patronat et syndicats, une première depuis la réforme des retraites

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La Première ministre Élisabeth Borne reçoit ce mercredi, à Matignon, les représentants du patronat et des syndicats. Assurance chômage, salaires, emploi des seniors font partie des sujets sur la table.

C'est une première depuis le coup d'envoi de la réforme des retraites. Élisabeth Borne reçoit l'ensemble des organisations patronales et syndicales, tous ensemble, ce mercredi à Matignon, à partir de 10h. Objectif: relancer un nouvel agenda social et, selon les mots de la Première ministre, "bâtir ensemble un nouveau pacte de la vie au travail", voulu par Emmanuel Macron.

Des sujets déjà prêts à être négociés…

La CFDT, conduite par sa nouvelle secrétaire générale Marylise Léon, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, syndicats représentatifs, ainsi que le Medef, qui sera représenté par Geoffroy Roux de Bézieux, accompagné par son successeur à compter du 17 juillet, Patrick Martin, la CPME et l'U2P seront accueillis par la Première ministre deux jours avant l'échéance des cent jours fixée au 14 juillet par le chef de l'Etat à la suite de la crise des retraites.

En amont de cette réunion, patronat et syndicats se sont déjà entendus sur les sujets sur lesquels ils sont susceptibles de trouver un compromis et donc prêts à négocier entre eux, avec une lettre de cadrage du gouvernement. C'est le cas de l'emploi des seniors et de la mise en place d'un compte épargne temps universel. C'est le cas aussi de la pénibilité, avec à la clé la mise en place de dispositifs de prévention et de reconversion.

… et des tensions sur les salaires et l'assurance chômage

Deux sujets restent en revanche en suspens tant ils suscitent de divergences entre syndicats et patronat. D'abord, l'assurance chômage. Le patronat est prêt à discuter mais sur la base des précédentes réformes et donc en maintenant le principe de modulation de la durée des indemnités en fonction de la conjoncture. Un principe rejeté par les syndicats qui exigent, eux, de repartir d'une page blanche.

Autre point d'achoppement: la question des salaires. Alors que les syndicats en font un cheval de bataille dans un contexte d'inflation persistante et post-réforme des retraites, pour le patronat, cela ne relève pas d'une négociation interprofessionnelle mais des branches et des entreprises au cas par cas. C'est au gouvernement qu'il reviendra donc de trancher.

Patronat et syndicats attendent par ailleurs de savoir si le gouvernement est réellement prêts à leur laisser des marges de manoeuvre et du temps pour négocier.

Rencontre avec Emmanuel Macron avortée

La dernière rencontre d'Elisabeth Borne avec chacun des syndicats et organisations patronales séparément, les 16 et 17 mai, avait été empreinte d'amertume après trois mois de grèves et manifestations et le passage en force du gouvernement pour faire adopter la réforme portant le recul à 64 ans de l'âge de départ en retraite.

Après avoir promulgué la réforme contestée, Emmanuel Macron avait dit vouloir recevoir les syndicats "courant mai", mais la rencontre ne s'est jamais matérialisée. Encore récemment, des tractations étaient en cours en coulisse pour une réunion à l'Elysée avant la pause estivale.

"Ça peut être Matignon, mais ce serait bien à l'Élysée", disait la semaine dernière un poids lourd du gouvernement.

L'annonce de cette réunion multilatérale auprès de la Première ministre semble indiquer que le président a dû renoncer à renouer en personne avec les syndicats pour l'instant. Pour tenter de clore la crise des retraites, Emmanuel Macron a émis l'idée d'un "pacte de la vie au travail" et a demandé aux partenaires sociaux d'en bâtir l'agenda d'ici à cet été pour ensuite en négocier le contenu "jusqu'à la fin de l'année".

Par Caroline Morisseau, avec AFP