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CGT: Philippe Martinez obtient un score mitigé sur son bilan

Philippe Martinez

Philippe Martinez - Thomas Samson - AFP

Approuvé par 71% des suffrages exprimés lors du congrès de la CGT, le bilan des trois dernières années de Philippe Martinez à la tête du syndicat recueille moins de voix que celui de son prédécesseur, Bernard Thibault. Une contestation qui s'est également exprimé à la tribune.

Le rapport d'activité des trois dernières années de la CGT, dirigée par Philippe Martinez, a été approuvé ce mardi à 71% des suffrages exprimés (359.492 voix), loin des scores obtenus par Bernard Thibault, une partie des militants critiquant la ligne confédérale.

Ce score ne prend pas en compte les abstentions, comme le prévoient les statuts de la CGT. En prenant en compte l'abstention, le rapport a été approuvé par à peine plus de 60% des votants.

Parmi le millier de militants présents au congrès de la CGT à Dijon avec ces mandats de vote, 29% ont voté contre (147.138) et 15,3% (91.797) se sont abstenus, ce dernier score d'abstention pouvant être interprété comme une critique de la politique menée par la direction.

Des résultats inférieurs à ceux de Bernard Thibault

En 2016, au lendemain du scandale sur le train de vie de l'ex-dirigeant Thierry Lepaon, 68,7% avaient voté pour le rapport d'activité, 31,3% contre et 14,1% s'étaient abstenus. Philippe Martinez était alors secrétaire général de la CGT depuis un peu plus d'un an.

Les scores de 2019 et 2016 sont bien inférieurs à ceux recueillis par Bernard Thibault, secrétaire général de 1999 à 2013, avec 82% des suffrages exprimés en 2006, 77,3% en 2009 et 87% en 2013 (avec 6% d'abstention).

Pas de changement de ligne

Ce vote avait valeur de test pour Philippe Martinez qui doit être reconduit en fin de semaine. Or juste avant, une trentaine de militants se sont exprimés à la tribune n'hésitant pas à critiquer la décision de la direction de ne pas s'associer au mouvement des gilets jaunes. "Si nous n'avons pas les mêmes problèmes, c'est ensemble que nous les réglerons quand même", a pair exemple déclaré Nicolas Lepain, représentant de la CGT venu de Bourges.

"Combien de temps on va être sur nos orientations qui ne nous permettent pas de gagner?", s'est également étonné Ludovic Bouvier (CGT-Métallurgie, Nord-Pas-de-Calais), avant de critiqué ere "maigre" bilan de la confédération et les journées de mobilisation "saute-mouton" (étalement de journée de grèves et manifestations d'une journée). 

"Il va nous falloir mettre les mains dans le cambouis" 

Certains ont carrément appelé à un "bilan" de la mobilisation contre la loi travail, en 2016. A l'instar de David Guerret (CGT-Santé, Franche-Comté), pour qui la "question de la restructuration de la CGT se pose réellement". Le positionnement du désormais deuxième syndicat de France sur la réforme des retraites à venir a aussi été montré du doigt. "Est-ce que la CGT répond fermement au maintien des régimes existants? Non!", a regretté François His (Santé, Normandie).

À l'issue du débat, Gisèle Vidallet, membre de la direction, n'a pas répondu directement aux critiques. "Il va nous falloir mettre les mains dans le cambouis face aux enjeux qui sont devant nous", a-t-elle réagi, invitant les militants à "trouver les ressorts pour la gagne".

Paul Louis avec AFP