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Retraites: Martinez accuse Mélenchon de ne pas favoriser "la clarté des débats et des positions"

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Le leader de la CGT a également reproché à La France insoumise de vouloir "s'approprier le mouvement social et de faire passer les syndicats au second plan".

Alors que le premier examen de la réforme des retraites s'est achevé à l'Assemblée nationale, Philippe Martinez, invité ce dimanche de BFM Politique, a accusé Jean-Luc Mélenchon de ne pas favoriser "la clarté des débats et des positions". "Ça perturbe un certain nombre de salariés", a-t-il ajouté.

"Ce qui a été fait à l'Assemblée nationale, le fait de ne pas aller à l'article 7 pour que chacun puisse afficher ses positions, c'est un problème. Quand il fait ce genre de choses (...) il ne favorise pas la clarté des débats et des positions, et ça perturbe un certain nombre de salariés qu'on croise", a-t-il précisé.

"Faire passer les syndicats au second plan"

Pour Philippe Martinez, l'Assemblée nationale, quand il s'agit d'une loi et d'un mouvement social, "doit être au service de ce mouvement social". Or, en raison "de nombreux incidents, on a plus évoqué ces incidents que le fond du problème et ce qui est en débat dans la rue", a-t-il estimé.

Avant de préciser reprocher au gouvernement d'avoir choisi une procédure d'examen accélérée et à l'opposition d'avoir escamoté les débats en déposant des milliers d'amendements. "Je ne connais pas les détails de la composition du groupe LFI, mais on voit bien qu'il y avait une volonté de pas aller à l'article 7 [l'article clé sur le report de l'âge légal de départ à 64 ans, ndlr] pour des raisons de s'approprier le mouvement social et de faire passer les organisations syndicales au second plan", a-t-il ajouté.

Les leaders des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard, ont répondu à ces "attaques". "Oublions ce propos diviseur," a réagi l'ancien candidat à l'élection présidentielle, avant d'annoncer que "le pays sera bloqué le 7 mars, tous ensemble". Pour réussir le 7 mars il faut être unitaires ! Élargir le front de l'engagement et pas le rabougrir.

Les députés écologistes ont eux aussi dénoncé vendredi un "raté stratégique de LFI" sur la réforme des retraites, le parti ayant freiné l'examen à l'Assemblée de l'article clé sur le report de l'âge légal de départ à 64 ans.

Le leader de la CGT s'est aussi dit en colère "quand des forces politiques essaient de se substituer aux organisations syndicales et à ceux qui défilent dans la rue".

Une semaine et demie de débats houleux

Après une semaine et demie de débats très houleux à l'Assemblée, seuls les tout premiers articles d'une réforme qui en compte 20 ont été discutés. Les débats se sont achevés vendredi vote sur l'article 7.

Le débat sur la réforme commencera la semaine du 27 février au Sénat, où la droite est majoritaire, avant une Commission mixte paritaire permettant aux deux chambres de trouver des points d'accord envisagée le 15 mars.

Avant cela, les syndicats ont prévu une nouvelle journée de mobilisation, le 7 mars, où ils menacent de mettre "la France à l'arrêt", avec une grève reconductible.

Clément Boutin Journaliste BFMTV