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Quétiapine, chlorpromazine, rispéridone... La pénurie de médicaments psychiatriques persiste et s'aggrave à l'approche de l'hiver

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Les tensions d'approvisionnement de plusieurs psychotropes persistent, avec deux nouveaux médicaments concernés depuis octobre, selon un point de situation de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publié ce vendredi 17 octobre.

L'accès aux médicaments psychiatriques ne s'améliore pas. Dans un communiqué, l'ANSM observe la "dégradation récente" de la disponibilité de deux antipsychotiques: la rispéridone injectable, utilisée dans le traitement de la schizophrénie et des troubles bipolaires, et la chlorpromazine en comprimé, qui permet notamment de traiter des états psychotiques aigus ou chroniques (schizophrénie, psychoses, délires paranoïaques...).

La rispéridone "fait l'objet de tensions d'approvisionnement sur les dosages 25 mg/2 ml et 50 mg/2 ml et est en rupture de stock sur le dosage 37,5 mg/2 ml, depuis octobre", détaille l'agence, qui demande aux prescripteurs "de différer les initiations de traitement" avec ce médicament et d'envisager "un relais par la palipéridone injectable". Une amélioration "est attendue en novembre", précise l'ANSM.

La chlorpromazine en comprimé est "également en tension d'approvisionnement" sur le dosage 25 mg et "en rupture de stock" sur le dosage 100 mg, en raison de "difficultés de production entraînant des décalages successifs d'approvisionnement".

"Le laboratoire s'est engagé à mettre à disposition des doses de 25 mg initialement destinées à un autre marché (...) avant un retour à la normale" prévu à ce stade en décembre, ajoute l'agence.

Les tensions persistent aussi pour la quétiapine

Des tensions persistent également sur l'approvisionnement en quiétapine, souvent prescrit pour traiter la schizophrénie, particulièrement pour les dosages 300 et 400 mg à libération prolongée. La situation est "stable" pour le dosage 50 mg. Cela fait malgré tout plus d'un an que les patients sont à la peine pour obtenir un traitement à base de quétiapine. Les difficultés sont telles que certains s'en procurent à l'étranger, à leurs frais.

Pour le teralithe - sels de lithium contre la bipolarité -, touché par d'importantes tensions ces derniers mois, l'agence du médicament observe une "amélioration progressive" pour le dosage 400 mg LP mais toujours "des retards ponctuels" et "difficultés temporaires d'approvisionnement" pour le dosage 250 mg à libération immédiate. Le laboratoire envisage "un retour à la normale" mi-novembre.

Enfin, l'agence note une "légère amélioration" de la situation pour les médicaments à base de venlafaxine (37,5 mg LP et 75 mg LP), pour lesquels "des importations sont en cours dans le cadre du dispositif volontaire de solidarité européenne".

Luca Mollo, vice-président de Pfizer France - 15/10
Luca Mollo, vice-président de Pfizer France - 15/10
9:29

Alors que la santé mentale est "grande cause nationale" en 2025, ces tensions et pénuries sont une épreuve pour les malades, pour qui un arrêt brutal de traitement peut avoir des conséquences dramatiques. Elles ont des causes diverses, dont la délocalisation de la production de principes actifs et un système de fixation des prix parfois jugé insuffisamment rémunérateur par l'industrie pharmaceutique.

CR avec AFP