Quétiapine, téralithe, venlafaxine... La pénurie de médicaments psychotropes persiste en France

Les tensions d'approvisionnement de plusieurs psychotropes persistent, en particulier les médicaments à base de quétiapine, souvent prescrits pour traiter la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression, a prévenu ce vendredi 5 septembre l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

La pénurie ne s'arrange toujours pas pour les médicaments psychotropes. D'après un nouveau point d'étape publié ce vendredi 5 septembre par l'Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM), les tensions d'approvisionnement persistent pour plusieurs références de médicaments psychiatriques.

Des tensions sont toujours rapportés pour les médicaments à base de quétiapine, alors que ce traitement, souvent prescrit aux patients souffrant de schizophrénie, de troubles bipolaires ou de dépression, est difficile à obtenir en pharmacie depuis près d'un an en France.

"Les médicaments à base de quétiapine à libération prolongée (LP) 300 mg et 400 mg sont de nouveau en forte tension du fait d'un retard ponctuel d'approvisionnement", détaille l'ANSM.

Retards de conditionnement

L'agence avait déjà donné l'alerte début août pour ces deux dosages de quétiapine, le laboratoire Viatris ayant subi un retard de conditionnement du produit fini. Ils devraient être disponibles en pharmacie à partir de fin octobre, selon l'autorité sanitaire qui a relancé un mécanisme européen de solidarité pour recourir à des importations depuis d'autres États membres.

Pénurie de médicaments: pourquoi l'ANSM inflige-t-elle des amendes aux laboratoires qui n'ont pas assez de stock ?

2:59

L'ANSM souligne que la situation reste en revanche stable pour le dosage 50 mg, qui n'est pas concerné par les retards de conditionnement. Mais l'agence recommande toutefois de le réserver aux patients déjà sous traitement afin d'éviter une hausse soudaine des prescriptions.

Il faut dire que la disponibilité de la quétiapine demeure très précaire en France dans la mesure où seule la formule à libération prolongée (LP) est autorisée et commercialisée en France. Les difficultés sont telles que certains patients n'hésitent pas à se procurer à leurs frais leur traitement à l'étranger, notamment en Belgique qui dispose d'un plus grand nombre de références commercialisées pour ce psychotrope.

Les tensions d'approvisionnement se multiplient

Les difficultés persistent aussi pour le téralithe 400 mg LP (lithium) "en raison d'un retard sur le site de conditionnement" mais "des médicaments devraient être disponibles en pharmacie début octobre", ajoute l'ANSM. Les tensions touchent également les médicaments à base de venlafaxine (37,5 mg LP et 75 mg LP), pour lesquels une amélioration n'est pas attendue avant octobre, selon les informations transmises par les laboratoires.

Pour les médicaments contenant de la sertraline (25 mg et 50 mg), "les stocks de la chaîne d'approvisionnement se reconstituent progressivement" mais "des tensions locales peuvent persister", indique la vigie du médicament. Les pénuries de médicaments en France ont depuis plusieurs années des causes diverses, dont la délocalisation, des problèmes de fabrication et un système de fixation des prix parfois jugé insuffisamment rémunérateur par l'industrie pharmaceutique.

Caroline Robin avec AFP