La pénurie de psychotropes s'aggrave pour la quétiapine, en disponibilité réduite jusqu'à la rentrée

L'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé alerte contre l'aggravation de la pénurie de quétiapine, un médicament antipsychotique en tension d'approvisionnement depuis près d'un an.

Un retard de production dont les patients se seraient bien passés. Dans un communiqué diffusé mardi 5 août, l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte contre l'aggravation de la pénurie de psychotropes, et en particulier de quétiapine. Aussi connu sous le nom de maque Xeroquel, ce traitement est prescrit aux patients atteints de schizophrénie, de troubles bipolaires ou de dépression.

"L’ANSM a été informée d’un retard de production des médicaments à base de quétiapine 300 mg LP et 400 mg LP par le laboratoire Viatris, accentuant les tensions d’approvisionnement en quétiapine actuellement rencontrées en France", indique-t-elle.

"Dans ce contexte, nous avons réuni les représentants des professionnels de santé, des patients et les acteurs de la chaîne du médicament afin de faire un point sur la situation et les actions que nous mettons en œuvre", précise l'agence.

Les autorités sanitaires comptaient pourtant sur le laboratoire Viatris pour endiguer ette pénurie : "Ce laboratoire compensait jusqu’à présent de façon significative l’insuffisance d’approvisionnement des laboratoires directement touchés par les difficultés du site de production Pharmathen", détaille l'ANSM.

"Bien que celles-ci soient en cours de résolution, le décalage intervient dans un contexte tendu et va entrainer une dégradation de la disponibilité de ces traitements jusqu’à la mi-septembre 2025", ajoute l'ANSM.

Tensions d'approvisionnement depuis septembre 2024

Il n'empeche que la pénurie de quétiapine ne date pas d'hier. Les premiers signalements de tension d'approvisionnements recensés par l'ANSM remontent en effet au 16 septembre 2024. La pénurie s'est ensuite aggravée depuis le début de l'année 2025, conduisant les autorités à prendre des mesures de plus en plus contraignantes. Depuis le 12 février 2025 par exemple, la dispensation à l'unité a été rendue obligatoire dans les pharmacies pour les médicaments à base de quétiapine à libération prolongée (LP) 50 mg.

Les initiations de traitement à base de quétiapine ont aussi été suspendues, "sauf pour les patients présentant un épisode dépressif caractérisé dans le cadre d'un trouble bipolaire", rappelle l'ANSM. L'agence met donc à disposition des médecins, sur son site internet, une liste des alternatives thérapeutiques possibles.

Les problèmes liés à la quétiapine s'inscrivent dans un contexte plus large de pénuries pour plusieurs médicaments psychiatriques, une situation qui inquiète nombre de médecins spécialistes. Dans son dernier bilan en date de la situation, mi-juillet, l'ANSM avait rapporté que ces difficultés persistaient de manière générale, malgré des améliorations pour certains traitements comme l'antidépresseur sertraline (Zoloft).

Caroline Robin