BFM Business
Monde

Guerre en Ukraine et sanctions: le PIB russe va s'écrouler cette année

placeholder video
Dans une étude, l'assureur-crédit Coface estime que la récession dans la fédération va atteindre -7,5% cette année.

Gel d'avoirs, baisse des exportations, de la consommation, coupure du système monétaire et financier mondial, mesures contre les banques..., les sanctions contre la Russie sont nombreuses et lourdes. Si on ajoute le coût de la guerre menée en Ukraine, les conséquences économiques pour la Russie risquent d'être terribles cette année.

Dans une étude publiée ce lundi, l'assureur-crédit Coface estime qu'il faut s'attendre à "une profonde récession pour l'économie russe".

Coface prévoit désormais que le PIB diminue de 7,5% en 2022 après la reprise économique de 2021 où il avait progressé de 4,1%.

"Les sanctions concernent notamment les grandes banques russes, la banque centrale russe, la dette souveraine russe, certains responsables publics et oligarques russes, ainsi que le contrôle des exportations de composants de haute technologie vers la Russie. Ces mesures exercent une pression à la baisse considérable sur le rouble russe, qui s'est déjà effondré, et entraîneront une hausse de l'inflation des prix à la consommation" peut-on lire.

Situation financière solide mais...

Et ce malgré les coussins de sécurité qu'a déployé le régime. "La Russie dispose d’une situation financière relativement solide: faible niveau de dette publique extérieure, excédent récurrent de la balance courante, ainsi que d'importantes réserves de change (environ 640 milliards de dollars). Toutefois, le gel imposé par les pays dépositaires occidentaux sur ces réserves empêche la banque centrale russe de les déployer et réduit l'efficacité des actions russes", souligne la Coface.

"L'économie russe pourrait bénéficier de la hausse des prix des matières premières, notamment pour ses exportations d'énergie. Toutefois, les pays de l'UE ont annoncé qu’ils comptaient limiter leurs importations en provenance de Russie. Dans le secteur industriel, la restriction de l'accès aux semi-conducteurs, aux ordinateurs, et aux équipements de télécommunication, d’automatisation et de sécurité de l'information produits en Occident sera préjudiciable, étant donné l'importance de ces éléments dans les secteurs miniers et manufacturiers russes" ajoute l'étude.

Conséquence, Coface a décidé de dégrader l'évaluation du risque pays de B (assez élevé) à D (très élevé).

Selon les estimations du cabinet Astarès, la croissance française pourrait être amputée d'un point cette année à cause du conflit, passant de 3,3 à 2,3%.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business