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Marylise Léon tient "le Medef et les macronistes" pour responsables de l'échec du conclave sur les retraites

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Dans son livre "S'engager", qui paraît ce mercredi 27 août, la cheffe de file de la CFDT qualifie la dernière réforme des retraites de "blessure démocratique" et juge que le conclave réuni par François Bayrou a échoué en raison du Medef.

"Le Medef et les politiques macronistes ont empêché le conclave (sur les retraites, ndlr) d'aboutir", tacle Marylise Léon, la cheffe de file de la CFDT, dans son livre S'engager (Flammarion) qui paraît mercredi. Ce "conclave" avait été souhaité par François Bayrou peu après son arrivée à Matignon pour dénouer le mécontentement à l'égard de la dernière réforme des retraites de 2023. Les partenaires sociaux ont discuté pendant quatre mois jusqu'à la fin du mois de juin sans pour autant parvenir à se mettre d'accord sur des aménagements.

Dans son livre, Marylise Léon impute la faute à la principale organisation patronale, le Medef, accusée d'avoir fait de l'âge légal à 64 ans "un totem".

"Une négociation échoue lorsque l'un des partenaires ne veut pas qu'elle aboutisse", écrit-elle dans un ouvrage où elle revient sur les raisons de son engagement syndical.

Elle y qualifie la réforme de 2023, adoptée après déclenchement de l'article 49.3, de "blessure démocratique" et assure avoir tenté d'obtenir des aménagements sur trois sujets: "les 64 ans, la pénibilité et la retraite des femmes".

Rupture consommée

Malgré l'absence d'accord, le Premier ministre avait estimé que les discussions avaient permis de faire des "progrès" et promis de reprendre certains éléments dans un texte législatif à l'automne. François Bayrou a renouvelé cette promesse mardi, lors de l'université de la CFDT. Le maire de Pau se trouve toutefois dans une situation extrêmement fragile alors qu'il a sollicité un vote de confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre.

Surtout, la rupture semble consommée avec le principal syndicat réformiste. La CFDT a indiqué mardi qu'elle ne participerait pas à la négociation sur la suppression de deux jours fériés proposée par Matignon dans le cadre d'un plan d'économies budgétaires.

Mobilisation intersyndicale

Estimant que "tout est décidé d'avance" dans cette affaire, Marylise Léon a souligné que "le dialogue social, ce n'est pas une formalité administrative. C'est un espace exigeant, parfois dur, mais où chacun doit venir avec la volonté réelle de construire." Au contraire, les syndicats se dirigent vers une journée de mobilisation dont la date doit être décidée prochainement par l'intersyndicale.

Le Premier ministre reste soutenu par le Medef, principale organisation patronale. Son président, Patrick Martin, a mis en garde mardi "ceux qui jouent la politique du pire", et pourraient faire tomber le Premier ministre François Bayrou lors du vote de confiance du 8 septembre, car "ils auront une pente encore plus raide à remonter par la suite".

P.L