Vers une mobilisation intersyndicale en septembre: la CFDT va proposer une date et ce ne sera probablement pas le 10

La rentrée de septembre promet d'être agitée. Après la visite du Premier ministre François Bayrou ce mardi 26 août, à l'ouverture de l'université d'été de la CFDT à Boissy-la-Rivière (Essonne), la numéro 1 du syndicat, Marylise Léon, a déclaré à la presse qu'elle va proposer, à l'intersyndicale, une date de mobilisation contre les projets budgétaires du gouvernement.
L'intersyndicale se réunira en effet ce vendredi 29 août au siège de la CFDT. La CGT, la CFTC, la CFE-CGC, FO y seront présentes, tout comme les organisations syndicales non représentatives, à savoir l'Unsa, Solidaires et FSU. Initialement programmée le 1er septembre, la réunion a finalement été avancée de quelques jours à l'issue du discours du chef du gouvernement lundi, axé sur la gravité du surendettement de la France.
Probablement un autre jour que le 10 septembre
"A priori, ce ne sera pas le 10 septembre, mais plutôt une manifestation un autre jour", confie à BFM Business Cyril Chabanier, président de la CFTC. L'objet de cette réunion, c'est d'examiner l'opportunité d'un appel commun à une mobilisation qui ne soit pas le 10 septembre", abonde François Hommeril, président de la CFE-CGC.
"Chacun s'est détourné de la date du 10 septembre qui est un appel qui a été fait par des gens qu'on a du mal à identifier avec des objectifs assez nébuleux, ce qui est exactement l'inverse de ce que fait un syndicat", explique François Hommeril auprès de BFM Business.
Refus catégorique de re-négocier la convention d'assurance-chômage
"Il faut une mobilisation en septembre", insiste Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière (FO) auprès de BFM Business. Reçu par la ministre du Travail Astrid Pansoyan-Bouvet lundi 25 août au sujet des négociations, souhaitées par le gouvernement, de la convention d'assurance-chômage, ce dernier rapporte que "chacun a campé sur ses positions".
La rencontre "a duré à peine une heure et je lui ai expliqué qu'elle cherchait la rupture avec les organisations syndicales", soulève Frédéric Souillot.
Le cabinet de la ministre du Travail doit recevoir les autres partenaires sociaux cette semaine et début septembre. Y compris ceux qu'elle avait déjà rencontrés fin juillet avant la coupure estivale, comme la CFTC, dont les représentants ont rendez-vous le 2 septembre.
De son côté, François Hommeril (CFE-CGC) devait rencontrer la ministre lundi mais a préféré décaler la rencontre: "j'ai dit que je n'étais pas disponible, je souhaite d'abord assister à la réunion intersyndicale et aviser après", confie-t-il à BFM Business. Aucun des syndicats ne semble donc prêt à s'engager dans de nouvelles négociations de l'assurance-chômage sollicitées par François Bayrou.
"Qu'il abandonne sa réforme de l'assurance chômage! Pourquoi il veut cadrer et refaire une réforme alors que l'ensemble des organisations y sont opposées? Je le prends au mot, qu'il renonce, dès aujourd'hui, à cette réforme de l'assurance chômage", a plaidé Marylise Léon ce mardi auprès de la presse.
Si la perspective d'une large mobilisation intersyndicale semble se concrétiser pour la rentrée, le calendrier reste encore flou: "avec le vote de confiance le 8 septembre qui peut faire tomber le gouvernement, la donne change un peu donc nous avons besoin d'en rediscuter", précise Cyril Chabanier (CFTC).