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"Les personnes ont la main sur l'âge auquel elles veulent partir": en pleine remise en cause de la réforme Borne, Marylise Léon plaide pour la retraite par points

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Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, insiste pour suspendre l'application de la dernière réforme des retraites, estimant que l'enjeu démocratique en "vaut le coup". Pour la suite, elle plaide pour un système par points, sans âge légal.

La secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a plaidé jeudi 9 octobre pour relancer le débat sur la retraite par points en cas de suspension de la réforme, mesure qui "vaut le coût" d'un point de vue démocratique, selon elle.

"Je considère qu'un système de retraite construit autour d'un âge légal, c'est profondément injuste" a-t-elle affirmé sur BFM Business, en soulignant qu'"en 2027, dans le débat sur la présidentielle, la CFDT veut un retour du débat autour de la question de la retraite à la carte".

"La retraite par points, qui avait été engagée en 2019, stoppée en 2020, c'est un système où il n'y a pas besoin d'âge légal" car "on prévoit des âges de possibilité de départ à la retraite et les personnes choisissent, elles ont la main sur l'âge auquel elles veulent partir et du montant de la pension dont elles veulent bénéficier".

"C'est profondément juste, c'est un régime universel qui permet notamment aux poly-pensionnés, ceux qui font des allers-retours entre le public et le privé, d'avoir une équité de traitement", a-t-elle ajouté. Ce système permet aussi une "reconnaissance de la pénibilité" et "les spécificités des femmes qui ont des maternités", a fait valoir Marylise Léon.

"Cela vaut le coût"

"On a besoin de débat sur les retraites qui nous sortent un peu de cette question de l'âge", a-t-elle ajouté, voyant là "une très grosse aspiration, les gens ont besoin et ont envie de pouvoir décider de certaines choses et notamment du moment où ils partent en retraite".

Quant au coût d'une suspension de la réforme des retraites, que le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a chiffrée à "pas moins de trois milliards d'euros" en 2027, Marylise Léon a estimé que "ça vaut le coût" en parlant "de démocratie". "C'est une réforme qui a été passée au forceps, qui n'a pas été du tout acceptée", a-t-elle souligné. Donnant aux partis politiques "rendez-vous à la prochaine élection présidentielle", elle a trouvé "assez paradoxal" que certains d'entre eux disent "on veut surtout pas céder sur cette question de la suspension".

"Soit ils veulent pas de compromis et je pense qu'une bonne part ne sait ce que c'est, soit ils pensent qu'ils vont perdre aux élections présidentielles. Je trouve que c'est assez étrange pour un parti politique", a-t-elle ajouté.
P.La. avec AFP