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Les patrons apportent un soutien modéré à Emmanuel Macron et s'opposent surtout à Marine Le Pen

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Les organisations patronales ne donnent pas de consigne de vote à proprement parler en faveur d'Emmanuel Macron, mais alertent sur les conséquences du programme économique de Marine Le Pen.

Le Medef a tranché. Après avoir réuni son conseil exécutif, l'organisation a décidé lundi de dire non à Marine Le Pen. Pas de consigne de vote à proprement parler, mais un message explicite: le Medef alerte sur toutes les conséquences économiques de son programme et assure que la liste est longue. La France risquerait de dérocher par rapport à ses voisins européens et de se retrouver en marge de l'Union européenne, la confiance des acteurs économiques serait dégradée, la hausse des dépenses publiques non financées risquerait de placer la France dans une impasse...

Si l'opposition à Marine Le Pen est très claire, les représentants des patrons n'accordent pas pour autant un blanc-seing à Emmanuel Macron. Le soutien au président sortant est ainsi un peu plus modéré qu'en 2017. Pour le Medef, son programme est le plus favorable pour assurer la croissance, l'emploi et relever les défis à venir mais il comporte aussi des lacunes. L'organisation compte sur les derniers jours pour tenter de faire bouger les lignes, espérant une baisse plus forte des impôts de production ou encore des précisions sur la future réforme des retraites.

Car si le Medef est favorable à un recul de l'âge de départ à la retraite, il s'oppose en revanche à une fusion de l'ensemble des régimes et veut s'assurer que cette idée est bel et bien enterrée.

Pas de consigne de vote pour la CPME

Du côté des plus petites entreprises, la CPME ne donnera pas de consigne de vote pour le second tour de l'élection présidentielle.

"Historiquement, [nous avons] toujours eu une position de neutralité au moment des élections" et "nous n'allons pas appeler à voter pour tel ou tel candidat", a déclaré ce mardi matin son président François Asselin sur BFM Business. "Nous sommes des pragmatiques, à chacun de se faire son opinion" entre les deux candidats, dont aucun ne porte de "mesures anti-entreprises".

Le patron de la CPME, toutefois, a mis en garde contre "l'aventure" que consisterait l'élection de Marine Le Pen et a assuré qu'il ne serait pas possible de financer une retraite à 60 ou 62 ans, comme le propose la candidate du Rassemblement national.

"C'est un choix politique qui va coûter énormément de milliards", a-t-il assuré.

Sur le même sujet, il a regretté qu'Emmanuel Macron lâche un peu de lest sur la réforme des retraites – le président sortant s'est dit prêt à "bouger" – jugeant qu'un recul de l'âge de départ à 65 ans était indispensable pour assurer la pérennité du système.

Caroline Morisseau et Jérémy Bruno