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Le Premier ministre "ne répond à aucune de nos exigences": dernière pression dans la rue des syndicats avant l'annonce d'un budget pour 2026

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Quelques jours avant le discours de politique générale et les derniers arbitrages du Premier ministre, l'intersyndicale convoque une nouvelle journée de grèves et manifestations ce jeudi 2 octobre, pour tenter de décrocher des mesures de "justice sociale", mais la mobilisation s'annonce moins importante que le 18 septembre.

C'est le dernier coup de pression avant le discours de politique générale et les derniers arbitrages du Premier ministre. L'intersyndicale convoque une nouvelle journée de grèves et manifestations ce jeudi 2 octobre, pour tenter de décrocher des mesures de "justice sociale". Mais la mobilisation s'annonce moins importante que le 18 septembre.

Près de 250 cortèges sont prévus dans tout le pays et 300.000 à 350.000 personnes - dont 20.000 à 40.000 à Paris - sont attendues, selon les autorités. Une participation en baisse comparée à la journée du 18 septembre qui avait rassemblé de 500.000 à plus d'un million de personnes, selon les autorités ou la CGT.

À Paris, où le cortège s'élancera à 14 heures depuis la place d'Italie vers la place Vauban, à quelques encablures de l'Assemblée nationale, quelque 5.000 policiers seront déployés, a précisé le préfet de police Laurent Nuñez.

Peu de perturbations dans les transports

Transports, éducation, aérien ... La grève sera globalement moins suivie pour cette deuxième journée convoquée par l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires), selon les premières remontées.

Ainsi, la circulation des TGV et de la quasi-totalité du réseau RATP devrait être "normale", selon le ministère des Transports, qui table sur "quelques perturbations" dans les "TER, RER et Transilien et Intercités".

Dans le secteur aérien, 75 grévistes sont déclarés et "des retards sont à prévoir", mais avec "un impact limité", selon la même source, qui souligne qu'"aucune perturbation significative n'est à prévoir dans les aéroports parisiens".

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Dans l'éducation, la proportion de grévistes dans les écoles s'annonce également plus faible, à 10% selon la FSU-Snuipp, contre 17,48% il y a deux semaines.

Côté étudiants, des blocages et débrayages devraient avoir lieu dans plusieurs universités comme à Montpellier (Hérault), Paris 1, Caen, Nantes (Loire-Atlantique), Clermont ou Rennes (Ille-et-Vilaine).

Les syndicats pas convaincus par le dernier courrier du Premier ministre

L'intersyndicale, déçue après sa rencontre avec le nouveau Premier ministre, qui n'a toujours pas de gouvernement et cherche un compromis pour faire adopter son budget, a lancé et maintenu sa journée de mobilisations estimant n'avoir toujours pas eu de réponses à ses questions.

Elle demande l'abandon de plusieurs mesures dont le "doublement des franchises médicales, l'année blanche (...), la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires et la réforme de l'assurance chômage", ainsi que le "recul de l'âge légal de départ" à 64 ans.

Si Sébastien Lecornu a assuré les leaders syndicaux, dans un nouveau courrier mercredi, qu'il retiendrait dans le prochain budget de la Sécurité sociale "certaines mesures issues du 'conclave' sur les retraites, notamment celle relative à l'amélioration de la retraite des femmes", et se disait "à l'écoute de propositions" concernant le pouvoir d'achat, les syndicats eux restent sur leur faim.

"C'est un courrier qui ne répond en rien à la question du moment", estime Yvan Ricordeau, numéro deux de la CFDT, interrogé par l'AFP.

"Il n'y a pas de mesure sur la question du pouvoir d'achat, pas de mesure sur la conditionnalité des aides aux entreprises, rien sur la taxe sur les plus riches", poursuit-il.

Le Premier ministre "ne répond à aucune de nos exigences", abonde la cheffe de file de la CGT, Sophie Binet, qui maintient, comme FO, la demande d'abrogation de la réforme des retraites de 2023. Dans la rue, il faut "faire nombre" afin de "changer les choses", prévient la syndicaliste.

Si plusieurs centrales syndicales semblent vouloir jouer les prolongations dans la rue, d'autres montrent plutôt des réticences.

Dans les faits, l'intersyndicale attendra la semaine prochaine, lundi ou mardi, pour se réunir, ont rapporté plusieurs syndicalistes à l'AFP.

"Beaucoup sont dans l'attente de voir comment sera le nouveau gouvernement", estime un cadre syndical sous couvert d'anonymat.

"Certains veulent attendre le discours de politique générale de Lecornu pour aviser", a confié une syndicaliste sous couvert d'anonymat. D'autres ne sont "pas chauds", pour une mobilisation dans la durée, selon une autre source syndicale.

CR avec AFP