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Le mouvement social contre la réforme des retraites est-il en train de s’essouffler?

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Tenir. C'est le principal objectif des syndicats qui doivent continuer de mobiliser et même accentuer la pression s'il veulent espérer faire plier un gouvernement qui ne lâche rien.

Jusqu’à maintenant, le mouvement contre la réforme des retraites a bien tenu. Déjà six grandes journées de mobilisation dont la dernière, le 7 mars, a rassemblé 1,28 million de personnes selon la police, un record depuis mi-janvier.

Le 7 mars a aussi marqué le début du durcissement de la lutte avec l’émergence des blocages et des grèves reconductibles. Les syndicats jouent leur va-tout face à un gouvernement inflexible avec un défi majeur: continuer à mobiliser.

Grèves reconductibles, jusqu’à quand?

Commencées mardi dans plusieurs secteurs clés, les grèves reconductibles continuent ce vendredi dans les transports, les raffineries, chez les éboueurs ou encore les méthaniers.

“Ça se joue maintenant,” a déclaré Fabien Villedieu, délégué syndical Sud Rail, sur BFMTV vendredi matin.

“On a été au bout d’une stratégie de mobilisation très forte, […] maintenant il faut durcir lorsque c’est possible,” a-t-il ajouté. Durcir, et surtout ne pas faiblir.

Mais, après 4 jours de grève, des signes d’essoufflement sont à noter: hier, le mouvement au sein de la raffinerie normande d’Esso-ExxonMobil a pris fin tandis que les blocages se poursuivent quasiment partout ailleurs.

A la RATP, le trafic est "en nette amélioration par rapport à la journée du 9 mars" tandis qu'à la SNCF, 1 TGV Ouigo sur 2 roule en moyenne le 10 mars, contre 1 sur 5 le 7 mars. Les grévistes dans l’énergie sont toujours mobilisés sans conséquence sur le réseau.

Nouvelle mobilisation nationale le 11 mars

Force est de constater que la France n’est pas “à l’arrêt” ainsi que l’avait souhaité l’intersyndicale.

Ils avaient réussi par le passé. Les grèves de 1995 contre la réforme de la Sécurité Sociale défendue par le Premier ministre de l'époque Alain Juppé avaient paralysé la France avec plus aucun train, ni métro en circulation. France Télecom, La Poste, EDF, les centres de tri les avaient rejoint dans la lutte qui avait fini par faire plier le gouvernement.

Aujourd'hui, le mécontentement gronde aussi chez les Français dont la majorité soutiennent les mobilisations et s'opposent à la réforme des retraites. Pas de lassitude dans l'opinion, pour l'instant, et une nouvelle journée de mobilisation nationale prévue par les syndicats samedi 11 mars pour continuer de faire vivre le mouvement afin qu'il ne perde pas son souffle jusqu'au vote de la réforme qui aura lieu dans les prochaines semaines.

Olivia Bugault