"La prochaine fois, on manifestera avec des tracteurs!": Sophie Binet ironise sur le "deux poids, deux mesures" de Darmanin

"J'appelle Gérald Darmanin à être cohérent, et à cesser ce deux poids, deux mesures", a lancé la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, à l'encontre du ministre de l'Intérieur sur le plateau de Télématin ce vendredi.
La vieille, Gérald Darmanin, invité du journal de 20h de TF1 en pleine crise des agriculteurs, avait affirmé qu'"on ne répond pas à la souffrance en envoyant les CRS". Depuis plusieurs jours, les acteurs du monde agricole multiplient les actions coup de poing: autoroutes et ronds-points bloqués, déversement de tripes devant une préfecture... Pour autant, le ministre a fait preuve de mansuétude à leurs égards.
"Est-ce que les agriculteurs ont le droit de revendiquer? Est-ce qu’ils souffrent? Oui, ils souffrent et ils ont le droit de revendiquer. Est-ce qu’on doit les laisser faire sans envoyer les CRS? Oui. Je les laisse faire", a-t-il assumé.
Gérald Darmanin a ensuite interrogé de manière rhétorique: "Est-ce que les agriculteurs s’en prennent aux policiers ou aux gendarmes? Est-ce qu’ils mettent le feu aux bâtiments publics?". Et ce malgré, le durcissement avéré du mouvement.
Soutien de la CGT
Si la gauche a tout de suite dénoncé un "deux poids deux mesures", Sophie Binet en a rajouté une couche ce vendredi. "Je l’appelle à mettre immédiatement fin aux poursuites qui visent 1.000 militants et militantes CGT, poursuivis pour s'être mobilisés contre la réforme des retraites, a-t-elle souligné. Comme les agriculteurs, les actions étaient non-violentes."
La secrétaire générale de la CGT a ensuite énuméré certaines des raisons pour lesquelles ces militants étaient poursuivis : "feu de palettes sur la voie publique", "déroulé de papier toilette sur un bâtiment". "Cela nous vaut d'être poursuivis avec des procès", a-t-elle raillé. Et d'ironiser: "la prochaine fois, on manifestera avec des tracteurs!".
Plus tôt dans l'entretien, Sophie Binet avait apporté son soutien aux agriculteurs alors que la CGT a appelé ses militants à rejoindre le mouvement. "Cette crise, elle met en lumière un scandale: de plus en plus de paysans ne vivent plus de leur travail alors que les prix de l’alimentaire explosent", avait-elle relevé.