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Rencontre Borne et syndicats: si les 64 ans ne sont pas au menu, Laurent Berger claquera la porte

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La question du recul de l'âge légal de départ ne sera pas abordé ont prévenu le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester et le président du Modem François Bayrou.

Le tant attendu rendez-vous entre Elisabeth Borne et l'intersyndicale programmé en début de semaine prochaine va-t-il tourner court?

La question du recul de l'âge légal de départ à 64 ans ne sera en effet pas abordée ont encore prévenu le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester et le président du Modem, François Bayrou.

Le report de l'âge de 62 à 64 ans, "c'est le coeur de la réforme sur lequel, depuis le départ, il n'y a pas d'accord", a déclaré Franck Riester sur Public Sénat. "Dans la vie, il y a des moments, il faut savoir reconnaître qu'il y a aussi des sujets (sur lesquels) on n'est pas d'accord", a-t-il ajouté, souhaitant que l'échange s'organise autour de "sujets sur lesquels on est d'accord".

"On ne peut pas changer de ligne à ce point"

"Les 64 ans sont dans le texte", a renchéri François Bayrou sur France2, "on ne peut pas changer de ligne à ce point". Mais pour lui, "il y a matière à discuter", si "vous écoutez attentivement au fond ce qu'a dit Laurent Berger", le secrétaire général de la CFDT, premier syndicat français.

Le Haut commissaire au plan, allié d'Emmanuel Macron, a rappelé que "le gouvernement a dit 'personne ne travaillera plus de 43 ans pour avoir l'intégralité de ses droits à la retraite', donc vous vous voyez que les positions ne sont pas tellement éloignées en vérité".

Problème, Laurent Berger a encore répété ce jeudi que les 64 ans devaient être au coeur des discussions même si d'autres thématiques associées aux questions du travail pouvaient l'être également.

"J'en parlerai. Si on me dit 'vous ne pouvez pas en parler’, alors on partira. Il y a une profonde contestation, un ressentiment qui monte. De quoi voulez-vous parler d’autre?", s'interroge-t-il sur Franceinfo. "On ne va pas aller discuter d’autre chose" insiste-t-il.

"Il faut suspendre les 64 ans et se remettre autour de la table sur l'emploi, sur le travail et laisser une chance à un compromis social alors que le compromis politique a échoué" explique le responsable.

Et d'avertir qu'en l'absence de réponse du gouvernement aux manifestations et à la colère des Français, il y aura un "ressentiment que tout le monde paiera très cher."

Olivier Chicheportiche avec AFP