Lubrizol: Didier Guillaume promet que les agriculteurs seront indemnisés sous 10 jours

Les agriculteurs de 112 communes de Normandie et des Hauts de France se retrouvent interdits de vendre leurs récoltes après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen la semaine prochaine. Pour un éleveur de vaches, les pertes en vente de lait se chiffrent à 1000 euros par jour, a raconté Didier Guillaume, le ministre de l’agriculture, ce mardi sur RMC et BFMTV.
Cette situation intenable va prendre fin rapidement, a promis le ministre. "Nous avons pris des mesures. Les agriculteurs seront indemnisés le plus vite possible. Dès la semaine prochaine ou dans 10 jours, nous aurons les premières avances", a affirmé Didier Guillaume.
Pour financer ces aides, le gouvernement va discuter "avec les assurances, avec Groupama, la FNSEA, la mutuelle sociale agricole et les chambres d’agriculture", a détaillé le ministre. Mais en définitive, la charge retombera sur ceux qui ont provoqué cette situation.
Pollueur-payeur
"Je ne sais pas qui est à l’origine de l’incendie, mais ce que je dis moi, c’est pollueur-payeur: celui qui est responsable de l’incendie devra payer. Ce n’est pas au contribuable français, ce n’est pas à ceux qui paient des impôts à Rouen de payer pour se protéger et pour protéger les paysans", a tonné le ministre.
Par ailleurs, alors que la vente de lait produit dans la région a été interdite depuis l’incendie, les éleveurs sont tout de même obligés de traire leurs vaches. Ainsi "ce n’est pas aux éleveurs de jeter leur lait, c’est aux entreprises, aux coopératives de collecte de venir collecter le lait. Parce qu’il est inacceptable que l’éleveur qui est déjà très touché, qui traie ses vaches, ait en plus à jeter son lait", a estimé le ministre.
Didier Guillaume a par ailleurs confirmé qu’on ne savait "pas ce qu’il y a dans les suies" qui sont retombées sur les sols après l’incendie. Des études vont être faites notamment par l’Anses dès demain.
Le ministre a par ailleurs répondu à ceux qui ne comprennent pas qu’on dise que l’air n’est pas pollué tout en interdisant aux agriculteurs de vendre des produits souillés. "C’est le principe de précaution. Si nous n’avions pas pris cette décision, vous me diriez ce matin, mais vous êtes complètement timbré monsieur Guillaume. Nous avons pris ce principe de précaution, j’espère que dans 2-3-4 jours, plein de choses pourront être levées".