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Les trois-quarts des Français approuvent la mise à contribution d'EDF pour limiter la hausse des factures

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Dans le même temps, ils comprennent en grande majorité que cette décision de Bercy puisse susciter l’opposition de la direction d’EDF et des syndicats de salariés, selon la dernière édition du Baromètre de l’économie Odoxa-Aviva-Challenges-BFM Business.

C'est un soutien sans faille. La récente décision du gouvernement de mettre à contribution EDF pour contrer la flambée des tarifs de l'électricité est approuvée par 76% des Français interrogés pour le Baromètre* de l’économie Odoxa-Aviva-Challenges-BFM Business réalisé début février.

Si les Français apprécient à 73% l'entreprise publique (bien plus que la SNCF par exemple qui obtient seulement 50%), ils font d'abord attention à leur portefeuille dans ces temps d'inflation sans précédent des prix de l'énergie. Les trois-quarts des Français approuvent donc cette décision malgré un coût de plusieurs milliards d'euros pour le fournisseur d'électricité.

Dans le même temps, si "le citoyen-consommateur pense avant tout à son propre intérêt, il comprend bien que cela fasse 'ruer dans les brancards' l’entreprise, ses dirigeants et ses salariés. Les Français sont 62% à dire qu’ils comprennent la réaction de la direction d’EDF et de ses syndicats. Cette compréhension est œcuménique puisque les sympathisants de gauche (74% des Insoumis et 68% des PS) sont tout aussi solidaires de l’entreprise et de ses syndicats que les sympathisants de droite (65%) ou d’extrême-droite (59% des RN)" commente Odoxa.

EDF doit rester une entreprise publique

Mais pour les Français, EDF doit rester un bras armé de l'Etat. D'ailleurs, seulement 34% des personnes interrogées plaident pour une ouverture du capital voire une privatisation alors que 41% seraient pour une nationalisation totale de l'entreprise. Au total, 65% des Français aspirent à une présence massive de l’Etat au capital d’EDF. Rappelons qu'il en détient plus de 80%.

Les Français vont même plus loin. Le contexte y est évidemment pour quelque chose mais ils sont 66% contre 33% à être favorables à une nationalisation totale du secteur de l’énergie.

"Ce sera probablement l’un des enjeux de clivage politique de cette élection présidentielle… et en tout cas cela devrait constituer un levier de proposition différenciante pour les candidats de gauche et antisystèmes", estime Odoxa.

Du côté de la confiance concernant l'avenir de la situation économique en France, les Français sont à 36% plutôt "plus confiants" (+ 1 point en un mois). L'indice qui fait la différence entre les opinions "plutôt plus confiants" et "plutôt moins confiants" s'établit à -28 contre -29 un mois plus tôt. Il avait atteint un plus bas à -74 en décembre 2020.

*: Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1005 Français interrogés par Internet les 2 et 3 février 2022.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business