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Le trafic aérien a-t-il beaucoup souffert des grèves depuis le début du mouvement social?

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Ces derniers mois, les compagnies aériennes ont dû s'adapter à des circonstances particulières en France: des grèves ponctuelles sur fonds de réforme des retraites les ont obligées à annuler des vols peu ou proue au dernier moment... En tout, ce sont 6338 vols qui n'ont pas décollé.

Des grèves sporadiques touchent les aéroports français depuis le début du mouvement social contre la réforme des retraites il y a presque trois mois.

Elles ont poussé la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé des annulations de vols préventives et répétées dans plusieurs aéroports dont celui de Paris-Orly, Roissy-Charles-de-Gaulle, Marseille, Bordeaux, Nantes ou encore Toulouse.

Ces annulations ponctuelles mais récurrentes depuis mi-janvier ont-elles entraîné une importante chute du trafic aérien?

6338 vols annulés

Selon les chiffres que la DGAC a fournis à BFM Business, 6338 vols ont été annulés entre le 19 janvier et le 9 avril. Sur cette même période, elle précise que 572.085 vols ont été "contrôlés par les services de la navigation aérienne," c'est-à-dire les vols qui ont traversé l'espace aérien français.

"Lorsque la DGAC demande aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols, les compagnies ont généralement 24h pour adresser à la direction du Transport aérien de la DGAC une proposition de leur programme de vols modifiés pour la ou les journées concernées. Les compagnies y précisent la liste des vols maintenus et des vols annulés," rajoute l'autorité.

Pour Air France, c'est entre 30 et 50 vols qu'ils ont dû annuler lors de ces journées touchées par les grèves, a précisé un porte-parole de la compagnie aérienne. “C’est très impactant,” a-t-il dit avant de rajouter que le plus gros des perturbations est à Paris-Orly. Avec environ 700 vols quotidiens prévus en ce moment dans le monde entier, 50 annulations représentent une réduction de son programme journalier de 7%.

Jeudi 13 avril est la douzième journée de mobilisation nationale contre les retraites. Côté aérien, la DGAC a demandé 20% de vols en moins dans les aéroports de Nantes, Bordeaux et Toulouse. En revanche, il “n'y aura normalement pas d'impact sur les aéroports parisiens” a précisé à BFM Business l’ADP qui gère les deux sites aéroportuaires.

Ailleurs: Ryanair agacée, easyJet reste calme

Agacée par la situation, la compagnie low-cost irlandaise Ryanair avait lancé une pétition en ligne il y a quelques semaines auprès de ses passagers. Celle-ci leur demandait des soutenir ses appels aux autorités européennes pour protéger le survol du territoire français. Selon Ryanair, les grèves de contrôleurs aériens l'ont forcé à retarder ou annuler "les vols de plus d’un million de passagers depuis le début de l’année".

Interrogé par BFM Business sur les conséquences du mouvement social, sa concurrente à bas prix easyJet a été moins alarmiste: “Nous opérons la vaste majorité de notre programme de vols” a-t-elle dit simplement avant de préciser qu'elle se plie aux demandes de la DGAC comme toutes ses consorts.

Quand aux répercussions potentielles de ces grèves sur les revenus des aéroports et compagnies aériennes, il faudra attendre les résultats du premier trimestre pour le savoir.

Olivia Bugault