Le gouvernement abaisse sa prévision de croissance, à 0,7% en 2025

Le ministre de l'Économie, Éric Lombard, a annoncé ce jeudi une révision à la baisse de la prévision de croissance du gouvernement à 0,7% au lieu de 0,9%.

Le gouvernement tempère son optimisme. Comme attendu, Éric Lombard a annoncé ce jeudi 9 avril une révision de la prévision de croissance française pour 2025, à 0,7% contre 0,9% espéré jusqu'alors "compte tenu des incertitudes".

Interrogé sur une éventuelle nouvelle révision de ce taux à l'avenir, le ministre a répondu que cela "dépend(ait) des négociations qui vont s'engager avec l'Amérique et des décisions qui sont prises sur les droits de douane". "Si on réussit à faire baisser les droits de douane, on peut même avoir mieux et sinon nous verrons", a-t-il ajouté.

"Même s'il y avait moins de croissance, nous n'augmenteront pas les impôts en 2025", a réitéré le ministre sur TF1.

Le ministre de l'Économie avait déjà préparé les esprits la semaine dernière en évoquant à l'Assemblée nationale "une situation économique (...) délicate" qui le contraindrait à "fixer un nouvel objectif" de croissance pour cette année.

Le locataire de Bercy faisait notamment référence à l'environnement économique incertain lié aux droits de douane américains qui "risquent de peser sur la croissance dans les semaines qui viennent".

L'objectif de réduction de déficit maintenu

L'annonce de la révision de croissance du gouvernement intervient quelques semaines après celle de la Banque de France. Mi-mars, l'institution avait dit tabler désormais sur 0,7% de croissance en 2025 au lieu de 0,9% (et après 1,1% en 2024). Elle évoquait elle aussi le climat d'incertitude qui règne sur l'économie mondiale, estimant que les droits de douane américains pourraient coûter jusqu'à 0,3 point de croissance à la zone euro.

De son côté, l'OFCE a révisé sa prévision ce jeudi. Selon l'Observatoire, la croissance française devrait atteindre 0,5% du PIB en 2025. Soit 0,3 point de moins que la précédente estimation.

Si la prévision de croissance est révisé à la baisse, le gouvernement entend tout de même tenir "quoi qu'il arrive" son objectif de réduction de déficit à 5,4% en 2025. Pour y parvenir et afin de compenser la dégradation de la conjoncture, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé ce jeudi un effort budgétaire supplémentaire de 5 milliards d'euros.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco