Jour J pour le budget 2023, un budget "bouclier"

Oui c'est un "budget bouclier" que le gouvernement présente aujourd'hui. Un bouclier face aux prix de l'énergie: 45 milliards d'euros en brut et 16 milliards en net.
Un bouclier pour protéger les revenus des Français avec l'indexation du barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation: 6,2 milliards d'euros.
Et puis un bouclier aussi pour les prestations sociales dans le budget de la sécurité sociale avec une nouvelle revalorisation des retraites des allocations familiales et du RSA.
Le gouvernement fait donc pour la deuxième année d'affilée le choix de dépenser beaucoup pour amortir le choc de l'inflation et de la mauvaise conjoncture internationale.
Cette politique économique a marché cette année avec une croissance qui reste élevée malgré tous les vents contraites: elle sera de 2,7%.
Mais l'année prochaine, l'ambition n'est plus la même: à peine 1% de croissance et le bouclier budgétaire a une mission, c'est d'empêcher la récession.
Explosion de la charge de la dette
Bercy espère aussi éviter l'emballement du déficit et de la dette publiques parce que l'argent redevient cher et Bercy lui n'a pas de bouclier "anti-inflation" ou "anti hausse des taux".
Il se prend de plein fouet la hausse des prix et la normalisation de la politique monétaire. Résultat, avec une dette qui va bientôt dépasser les 3000 milliards d'euros, la charge de la dette va coûter l'an prochain 51,7 milliards d'euros.
Et ça a des conséquences très concrètes dans le budget. C'est par exemple à cause de cette charge de la dette que la CVAE va être supprimée en deux ans et qu'il n'y aura pas de baisse des droits de succession.
Mais face au retour des tensions sur les finances publiques, le gouvernement ne prévoit pas non plus d'économies massives dans la dépense.
Ce budget, c'est aussi un bouclier pour tous les ministères, ils sont tous en hausse l'année prochaine: l'écologie, l'emploi, la défense, l'école, la santé... La dépense publique va augmenter au global de 21,7 milliards d'euros.
Et le résultat, c'est que ce "budget bouclier" va peser trop lourd pour que les comptes publics s'améliorent l'année prochaine. Le déficit va rester à 5% et la dette à 111% du PIB comme cette année...