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Emploi à domicile: le gouvernement renonce à supprimer l'exonération de charges pour les plus de 70 ans

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Le Premier ministre renonce à envisager la suppression de l'exonération totale de charges sociales sur les emplois à domicile qui bénéficie aux personnes âgées de plus de 70 ans. Cette mesure avait suscité la controverse dans l'opposition et au sein du monde associatif lié aux emplois familiaux.

S'exprimant à l'Assemblée nationale, en réponse à la question d'un député, Édouard Philippe a indiqué que le gouvernement renonçait à supprimer l'an prochain un avantage accordé spécifiquement aux personnes âgées de plus de 70 ans qui emploient une aide à domicile. Cet avantage consiste en l'exonération automatique de charges sociales pour tout emploi familial.

"Avec Muriel Penicaud, la ministre du Travail, nous sommes convenus que cette décision aurait mérité une consultation beaucoup plus approfondie. J'ai demandé à la ministre du Travail de renoncer à cette mesure. Elle n'entrera pas en vigueur mais nous devrons trouver d'autres pistes d'économies" a commenté le Premier ministre.

La présentation de la mesure avait suscité de vives oppositions

Cette mesure, prévue initialement dans le prochain projet de loi de finances 2020 qui doit être présenté vendredi prochain, avait immédiatement suscité de vives critiques de la part des oppositions, à gauche comme à droite.

La mesure avait aussi suscité l'agacement du Synerpa, une structure regroupant quelque 600 prestataires privés de services à domicile. "Chez les retraités, il n'y a pas que des millionnaires qui emploient des jardiniers", a ironisé Florence Arnaiz-Maumé, la déléguée générale du Synerpa, pour qui "une vraie mesure de justice sociale aurait été d'introduire un critère de revenus" dans l'exonération de cotisations.

Au total, ce dispositif d'exonération créé en 1987 et accordé actuellement sur critère d'âge, de dépendance ou au titre de l'aide à domicile pour un enfant handicapé, coûte 1,8 milliard d'euros par an à l'État.

Frédéric Bergé