Emploi à domicile: vers la fin d'un avantage pour les plus de 70 ans

Le gouvernement veut concentrer l'exonération totale de charges patronales, dont bénéficient automatiquement les personnes de plus de 70 ans qui emploient une aide à domicile, sur celles en situation de dépendance ou de handicap. - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK-AFP
Les personnes âgées (en bonne santé) vont voir un de leurs avantages, dans le cas d'emplois à leur domicile, disparaître. "Nous souhaitons au final recentrer les choses pour que les aides, quand elles existent, s'adressent aux personnes qui en ont le plus besoin", a déclaré Sibeth Ndiaye, confirmant une information des Échos, évoquant la fin de l'exonération totale de cotisations sociales sur l'emploi à domicile pour tous ceux âgés de plus de 70 ans.
Cette mesure, bénéficiant automatiquement à tous les septuagénaires et plus, avait été instaurée en 1987 à une époque où l'espérance de vie en bonne santé n'était pas au même niveau qu'aujourd'hui, argumente le gouvernement pour justifier sa suppression.
Concrètement, le gouvernement, qui cherche des pistes d'économies pour financer les baisses d'impôts promises par Emmanuel Macron, entend concentrer l'exonération totale de charges patronales, dont bénéficient automatiquement les personnes de plus de 70 ans qui emploient une aide à domicile, sur celles en situation de dépendance ou de handicap.
Maintien des autres aides aux emplois à domicile
Après la hausse de la CSG et la sous-indexation par rapport à l'inflation des pensions de retraites supérieures à 2000 euros, c'est une nouvelle mesure qui va toucher le pouvoir d'achat des retraités. Mais le gouvernement se défend de tout acharnement: "Il n'y a pas de politique anti-vieux qui soit menée par ce gouvernement", a affirmé la porte-parole du gouvernement, qui rappelle que d'autres avantages fiscaux restent applicables, comme le crédit d'impôt à 50% ou l'exonération sociale de 2 euros par heure travaillée.
Selon Les Echos, la suppression de cette exonération de charges sociales permettrait de réaliser une économie de 310 millions d'euros en 2020, et 360 millions d'euros les années suivantes. Cette année, cette aide mise en place en 1987 va coûter près de 1,8 milliard d'euros.
Sollicité, Bercy n'a pas souhaité faire de commentaire. Ces révélations interviennent à quatre jours de la présentation par le gouvernement de son projet de loi de finances pour 2020.