Comment les entreprises vont devoir booster le télétravail

Face à la cinquième vague, le gouvernement réitère sa demande aux entreprises de "favoriser le télétravail" pour les salariés. Le Premier ministre Jean Castex a recommandé lundi soir de permettre "deux à trois jours" de télétravail par semaine dans le privé, et trois dans la fonction publique.
"Nous comptons sur la pleine mobilisation des entreprises et nous ferons le point d'ici une semaine. Si cela ne fonctionnait pas par la voie de la recommandation, nous serions amenés à passer par celle d'une obligation", a prévenu le Premier ministre.
En pratique, cela ne change pas grand chose, affirme Benoît Serre, vice-président de l'Association Nationale des DRH (ANDRH). En effet, plus de 20.000 accords sur le télétravail ont été signés en entreprise cette année, fixant un nombre de jours de travail à distance pour les salariés. "Dans la plupart des entreprises, c'est deux jours", précise sur BFMTV Benoît Serre.
20% des salariés en télétravail partiel
Faut-il comprendre que tous les salariés qui peuvent télétravailler le font déjà? Pas tout à fait. "On estime qu'environ 20% des salariés sont en télétravail partiel aujourd'hui", détaille Benoît Serre, également DRH de L'Oréal France.
Soit deux fois moins qu'au début de la crise. En effet, pendant le premier confinement, où le télétravail généralisé était la règle, "35% à 40% des Français travaillaient depuis chez eux", indique Benoît Serre. Ce qui signifie que 60% des gens exercent des métiers qui ne sont pas "télétravaillables".
"Le gouvernement dit aux entreprises qui ne sont pas encore en télétravail de le faire. Contrairement à avant, elles ont cette fois-ci l'occasion d'organiser le télétravail en fonction des réalités de leur activité et de leurs besoins", insiste le vice-président de l'ANDRH.
"On sait que le télétravail à plein temps est épouvantable pour les salariés et pour les entreprises. Deux à trois jours, c'est un bon équilibre", assure Benoît Serre, conseillant de ne pas aller au-delà de trois jours. Pour rappel, si dans une semaine le gouvernement remarque que les entreprises ne jouent pas le jeu, il pourrait décider d'imposer le télétravail.