Bruno Le Maire demande une revalorisation "significative" des salaires de l'hôtellerie-restauration

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'Elysée, le 3 novembre 2021 - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP
Depuis la reprise économique, une grave pénurie de main d'oeuvre affecte le secteur de l'hôtellerie-restauration. Les candidats potentiels sont freinés par la pénibilité du métier et par les horaires à rallonge pour un salaire à peine plus élevé que le Smic.
"Il faut des augmentations significatives de salaire dans les secteurs où il y a des tensions sur le recrutement et sur la main d'oeuvre", appelle ce mercredi Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, au micro de Sud Radio.
Des négociations sont en cours sur le sujet entre les professionnels du secteur. Ce sont eux qui décident des augmentations de salaires, l'Etat ayant la main uniquement sur le Smic et les rémunérations des fonctionnaires. Selon les informations de notre éditorialiste Nicolas Doze, les hausses de salaires pourraient être de 9% pour ces métiers en tension, comme l'a proposé le patronat de la restauration.
Offrir "des perspectives de carrière"
Pour redonner de l'attractivité à ces métiers, l'augmentation des salaires ne suffit pas.
"L'autre point important, c’est d’offrir des perspectives de carrière. Un gamin qui commence comme serveur, il faut pouvoir lui dire que, d’ici 3 ou 4 ans, il pourra évoluer", poursuit le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance.
Bruno Le Maire, qui vient de publier le livre Un éternel soleil, déjà son deuxième de l'année 2021, s'est également félicité du bilan du quinquennat Macron, à quelques mois de l'élection présidentielle. Selon lui, Emmanuel Macron n'a pas été le président des riches mais celui "des gens qui travaillent".
Le ministre était interrogé sur les conclusions de l'étude publiée mardi sur le pouvoir d'achat des Français, conduite par un organisme indépendant, l'IPP. Elle montre que la quasi-totalité des Français a bénéficié d'une hausse de pouvoir d'achat, particulièrement les ménages les plus aisés et les classes moyennes. En revanche, les 5% de Français les plus pauvres auraient perdu jusqu'à -0,5% de revenu disponible en cinq ans.
"Je regrette des oublis. Cette étude ne prend pas en compte le revenu d'engagement et l'indemnité inflation puisque ces mesures viennent d'entrer en fonction. Elle ne tient pas compte non plus du 100% de remboursement des soins dentaires et optiques, ainsi que de la revalorisation des prestations sociales décidée en 2018", critique le ministre.
Selon Bruno Le Maire, cette étude montre surtout que "si nous n'avions pas dépensé de l'argent public pour protéger des salariés et éviter les faillites, la dette française ne serait pas de 115% mais de 10 points supplémentaires". "Ca valide toute la stratégie économique du gouvernement pendant cette crise", conclut-il.