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Intérim, heures supp... Comment les entreprises font face à la pénurie de main d'œuvre

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Face aux difficultés de recrutements, les entreprises multiplient les solutions d'urgence souligne une étude mais elles diffèrent selon les secteurs.

Santé, hôtellerie-restauration, propreté, logistique..., les secteurs qui ont du mal à recruter en cette période de reprise économique sont de plus en plus nombreux.

Selon une étude* menée par OpinionWay pour Directskills, la problématique de recrutement de nouveaux collaborateurs arrive en deuxième position des principales difficultés des entreprises à 35%, juste après l'approvisionnement en matériaux (42%). Ces tensions sont encore plus aigües dans les entreprises de plus de 50 salariés: 60% d'entre elles souffrent de cette problématique.

Côté qualifications, 67% des entreprises qui souhaitent recruter des ouvriers qualifiés rencontrent des difficultés, 49% pour les salariés non-cadres, 59% pour des chefs d'équipe et 44% pour les ouvriers non qualifiés. Face à ces difficultés de recrutements, les entreprises multiplient les solutions d'urgence souligne cette étude.

• Les heures supplémentaires

C'est un moyen facilement mobilisable par tout type d'entreprises. Il est spontanément utilisé par 4 entreprises sur 10, quelle que soit leur taille mais c'est dans les services et dans le commerce qu'elles sont le plus utilisées avec respectivement 53% et 50% des entreprises qui y ont recours. L'industrie est également friande de cette méthode avec 43% des entreprises qui les utilisent. Dans le bâtiment, seulement 25% des entreprises proposent des heures supplémentaires pour palier le manque de main d'oeuvre.

• L'intérim

Coûteuse, cette solution est peu utilisée par les petites entreprises souligne l'étude: 34% des PME de moins de 49 salariés. Un chiffre qui monte à 50% pour les entreprises de plus de 50 salariés notamment dans le secteur du bâtiment et de l'industrie (56% des entreprises de ces secteurs sont adeptes de ce canal de recrutement).

• S'appuyer sur un vivier d'anciens collaborateurs

Pour fluidifier le recrutement en externe, l'amélioration des capacités à gérer son propre vivier de talents est considéré comme une solution efficace par plus de 4 entreprises sur 10 (43%).

Le secteur de la construction notamment souhaite améliorer sa capacité de gestion des viviers de talents (55%). Dans ce secteur, le renforcement de la mobilité interne ou le recours aux prestataires ne sont pas perçues comme des remèdes durables (21% et 15%).

Pour autant, seulement 10% des entreprises utilisent cette solution de manière systématique, avec un vivier d'anciens répertoriés. Par exemple, dans le secteur du bâtiment, seulement 10% des entreprises utilisent systématiquement un répertoire dédié et entretenu pour remobiliser d'anciens talents, alors même qu'elles sont 73% à faire appel à leurs anciens collaborateurs en cas de nécessité, peut-on lire.

"De nombreuses entreprises de ce secteur gagneraient donc à systématiser et organiser cette pratique", souligne l'étude. "Améliorer la gestion des viviers de talents dans les entreprises, en intégrant notamment l'ensemble des collaborateurs ayant de près ou de loin travaillé pour l'entreprise – y compris les CDD, Intérimaires, stagiaires et prestataires de service – est donc devenu un enjeu stratégique pour les directions des ressources humaines".

• Plus de freelance

Selon une autre étude menée pour le spécialiste du recrutement Cooptalis, 44% des entreprises interrogées ont augmenté le nombre de leurs freelances cette année, et 57% l'ont fait face aux pénuries dans leurs secteurs d'activité ou pour avoir accès à une expertise particulière.

Cette solution concerne des profils qualifiés ou très qualifiés essentiellement dans le secteur des technologies où les talents se font également rares. Ils peuvent représenter plus de 30% des effectifs dans 61% des startup interrogées.

*: Sondage d'OpinionWay pour Directskills réalisé du 26 août au 17 septembre auprès de 400 dirigeants et DRH français représentatifs du tissu économique.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business