Plutôt que suspendre la réforme des retraites, Marc Ferracci préfère baisser la CSG pour "y aller à fond sur le pouvoir d'achat"

Après un an au ministère de l'Industrie et de l'Énergie, Marc Ferracci va retrouver l'hémicycle de l'Assemblée nationale en tant que député, ce mardi 14 octobre, lors de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu. "Ma préoccupation, c'est qu'on ne défasse pas la politique de l'offre" menée ces dernières années, a expliqué Marc Ferracci, ce lundi sur le plateau de BFM Business.
Cet économiste de formation a contribué au programme d'Emmanuel Macron en 2017 avec le nouveau Prix Nobel d'Économie Philippe Aghion. Préférant "mettre la focale sur d'autres enjeux", l'ancien ministre a exprimé sa réticence à la suspension de la réforme des retraites, réclamée par le Parti socialiste la semaine dernière.
"Quand on négocie de bonne foi, on ne pas avoir trop de lignes rouges. Maintenant, si on veut être cohérents avec les enjeux du pays, (...) on a besoin d'augmenter le taux d'emploi, qui est plus faible que celui de nos voisins. Et la réforme des retraites a d'abord pour effet d'augmenter le taux d'emploi", a expliqué Marc Ferracci.
Ce dernier redoute en outre que la suspension de la réforme des retraites envoie "un signal négatif" aux marchés financiers et aux investisseurs. L'ancien ministre de l'Industrie plaide plutôt pour trouver des compromis avec les oppositions via des mesures de soutien au pouvoir d'achat, "en baissant par exemple la CSG", comme l'ont proposé les députés socialistes.
"J'insiste sur les mesures de pouvoir d'achat. Pourquoi on n'y va pas à fond sur ce sujet?", a-t-il suggéré, tout en se disant ouvert à ce que le prochain budget comprenne des mesures de "justice fiscale".
Défense des renouvelables
L'ancien ministre de l'Énergie a par ailleurs défendu le soutien aux énergies renouvelables, remises en cause ces derniers mois par Les Républicains et le Rassemblement national, alors que la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) n'a toujours pas été publiée. En la matière, Marc Ferracci estime que "Marine Le Pen dit n'importe quoi".
"Dans toute filière qui se constitue, il faut investir et au départ parfois investir à perte. Mais j'insiste sur ce point, les contrats liés aux énergies renouvelables - éolien en mer et photovoltaïque - se signent à des prix compétitifs. Récemment, un grand contrat (obtenu par Totalenergies, ndlr) s'est négocié à 66 euros/MWh, soit peu ou prou le prix du nucléaire existant", a fait remarquer Marc Ferracci.
"La PPE est absolument nécessaire pour (...) sortir de la dépendance au gaz et au pétrole qui nous coûte 70 milliards d'euros par an chaque année sur notre balance commerciale et qui nous met à la merci de pays désormais hostiles, au premier rang desquels la Russie", a-t-il poursuivi.