Energies renouvelables: un moratoire adopté à l'Assemblée à la surprise générale

L'hémicycle de l'Assemblée nationale le 9 octobre 2024. - Dimitar DILKOFF / AFP
Les discussions à l'Assemblée sur le futur énergétique de la France sont devenues électriques jeudi 19 juin, avec l'adoption surprise d'un moratoire sur le développement de nouvelles installations éoliennes et photovoltaïques, une mesure "irresponsable" selon le gouvernement.
Un amendement du député LR Jérôme Nury a été adopté de justesse par la droite et l'extrême droite face aux bancs dégarnis de la gauche et des groupes du bloc central (Renaissance, Horizons, MoDem).
Le RN n'a eu de cesse de dénoncer tout au long des débats des énergies coûteuses et "intermittentes".
Dans la foulée du vote, plusieurs députés ont déploré un texte devenu "incohérent" et les orateurs PS, écologiste et LFI se sont succédé au micro pour dénoncer ce vote, et réclamer le retrait du texte.
L'examen du texte se poursuit
Une demande rejetée par le ministre de l'Industrie Marc Ferracci (Renaissance), qui a déclaré vouloir que l'examen aille "à son terme". Il pourra se poursuivre vendredi 20 juin s'il n'est pas achevé dans la nuit de ce jeudi.
Un vote solennel sur cette proposition de loi portée à l'origine par le sénateur Daniel Gremillet (LR), qui acte par ailleurs une relance massive du nucléaire, est prévu mardi.
Plusieurs députés insoumis ont interpellé dans l'hémicycle les députés macronistes, leur demandant s'ils approuveraient ce texte au moment du vote. Si c'était le cas, la mesure pourrait être retirée au cours de la suite de la navette, le texte devant revenir en deuxième lecture au Sénat les 8 et 9 juillet.
Et le gouvernement avait prévenu dès avant les débats qu'il publierait le décret fixant la nouvelle feuille de route énergétique de la France pour la période 2025-2035 avant la fin de l'été. Soit avant l'adoption définitive de ce texte qui avait été inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée sous la pression du RN.