Un pas vers le PS... et une nouvelle dépense non compensée : le rapporteur du budget "pas hostile à une baisse de la CSG"

Le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale Philippe Juvin (LR) a indiqué ne pas être hostile à une baisse de la contribution sociale généralisée (CSG) dans le prochain projet de loi budgétaire, tout en insistant sur la nécessité de baisser les dépenses, samedi dans une interview à la Tribune.
"Il faut que le salaire net augmente en France. Les socialistes plaident pour une baisse de la contribution sociale généralisée (CSG), je n'y suis pas hostile", a déclaré M. Juvin au journal, ajoutant vouloir au préalable "comprendre comment on compensera la perte de recettes".
Pour le rapporteur général du budget cependant "nos marges de manoeuvre sont plutôt sur les dépenses que sur les recettes", dans une France "champion(ne) du monde des impôts et des taxes".
Le député évoque l'exemple du Premier ministre canadien Jean Chrétien, qui a réussi à rétablir les finances publiques de son pays dans les années 1990 en effectuant une revue générale des dépenses de l'État, tout en reconnaissant que "nous ne pourrons pas avoir une telle ambition cet automne".
"Une erreur" d'écarte le 49-3
La baisse prévue des dépenses de l'État à hauteur de 6 milliards d'euros lui semble "insuffisant(e)", et il évoque d'autres pistes d'économies comme sur l'aide médicale d'État (AME) ou dans la fonction publique.
"Rien que pour l'Éducation nationale, compte tenu de la baisse de la natalité, je pense qu'il est possible de supprimer 50.000 postes d'ici à 2032", assure-t-il.
"Nous sommes bien trop nonchalants sur le problème de la dette", selon M. Juvin pour qui l'objectif d'un retour à moins de 3% de déficit en 2029 doit être absolument tenu. Une variation de 0,1 point de PIB, "c'est une enveloppe de 3 milliards d'euros", rappelle-t-il.
Le député clame également son hostilité à l'abandon de la réforme des retraites: "comment la parole de la France pourrait-elle rester crédible vis-à-vis des marchés et de nos partenaires européens si on suspendait l'une des seules vraies réformes structurantes de ces dernières années. Ce serait une grave erreur de prendre une telle décision", dit-il.
Par ailleurs, "c'est une erreur d'écarter d'emblée la possibilité d'utiliser l'article 49-3", car "c'est se priver d'un outil constitutionnel qui a permis de faire adopter des budgets ces dernières années", prévient M. Juvin.