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"On travaille assez individuellement mais pas suffisamment collectivement", le diagnostic des ministres sur le mal français

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En appui des déclarations du Premier ministre, les ministres du Travail et des Comptes publics ont expliqué l'insuffisance du travail en France par la faiblesse du taux d'emploi des jeunes et des seniors. Et ont aussi pointé la fréquence des arrêts maladie.

"La France ne produit pas assez et ne travaille pas assez", a lancé, très préoccupé François Bayrou lors de la conférence de presse à l'issue d'un Comité d'alerte du budget.

On travaille individuellement assez mais pas collectivement" a tempéré la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet invitée sur le plateau de BFMTV.

Et de pointer la faiblesse du taux d'emploi des "travailleurs expérimentés", ces seniors que les entreprises peinent à garder ou à recruter. Ou des femmes qui peinent à concilier travail et garde d'enfants. A l'autre bout du marché du travail, l'insertion des jeunes est aussi en recul, "un sujet de formation initiale et de formation continue", selon la ministre, dont les compétences pourraient être insuffisamment adaptées aux réalités du marché du travail.

La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin dressait sensiblement le même constat ce matin sur TF1. "On a moins d'heures de travail par habitants car on trop peu de gens, notamment jeunes et seniors qui trouvent du travail"

Dans le viseur du gouvernement, les arrêts maladie, en augmentation d'un tiers quelle que soit la classe d'âge". "Les arrêts maladie ont augmenté pour la facture collective de 25% depuis la fin du Covid", déclare Amélie de Montchalin, ce qui creuse l'écart avec l'Allemagne. Le total s'élevait à 17 milliards d'euros pour 2024. Une tendance confirmée par la ministre du Travail.

"Il y a une augmentation d'un tiers des recours aux arrêts maladie, tous âges confondus et en particulier pour les jeunes. Et là il ne doit pas y avoir de tabou".

Les ministres tout en posant le diagnostic n'ont pas tranché de manière directe. La ministre du Travail renvoie la balle aux concertations en cours, menées avec les partenaires sociaux.

Marine Landau