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Finances publiques

La France va emprunter un montant record de 310 milliards d'euros sur les marchés en 2026

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Jamais l'Hexagone n'aura emprunté un montant aussi élevé, même si l'effort reste stable en proportion de la richesse produite par le pays sur une année.

La France prévoit d'emprunter 310 milliards d'euros en 2026 sur les marchés financiers, un montant record, afin de financer le déficit public et de refinancer les dettes arrivant à échéance, selon le programme publié mardi 14 octobre par l'Agence France Trésor (AFT), chargée de la gestion de la dette de l'État.

Toutefois, cette somme rapportée à la richesse produite par le pays sur l'année, devrait représenter 10,1% du PIB en 2026, une proportion qui ne bouge pas par rapport à 2025 et qui reste inférieure au pic à 11,2% touché en 2020, année de la crise sanitaire. Les taux auxquels la France emprunte ont légèrement baissé mardi, le signe que les marchés perçoivent un apaisement de la crise politique.

Le déficit public devrait s'établir à 5,4% du PIB cette année. Le projet de budget du gouvernement présenté ce mardi prévoit de réduire ce déficit à 4,7% en 2026 et à 3% en 2029. Pour atteindre cette première marche l'année prochaine, l'exécutif propose un effort de 30 milliards d'euros, principalement obtenu en imitant fortement l'augmentation des dépenses publiques.

Année blanche et hausse d'impôts

Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 prévoit notamment un "gel de l'ensemble des retraites de base" en 2026 ainsi qu'un gel des prestations sociales comme des allocations familiales. Des augmentations d'impôts sont également à attendre, en particulier pour les plus aisés. Le projet prévoit de prolonger d'un an, mais en la réduisant de moitié, la surtaxe sur le bénéfice des grandes entreprises instaurée en 2025.

De même, la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), elle aussi imaginée comme temporaire, sera également prolongée d'un an. Elle fixe un taux minimal d'imposition de 20% aux ménages dont les revenus dépassent 250.000 euros pour un célibataire et 500.000 euros pour un couple, et s'ajoute à une contribution exceptionnelle des hauts revenus (CEHR). Le texte prévoit aussi l'instauration d'une taxe sur les holdings patrimoniales, parfois utilisées pour contourner l'impôt.

P.La. avec AFP