Emmanuel Macron veut réduire les droits de succession

Macron face à la presse pour présenter son programme, le 17 mars 2022 - Ludovic Martin
"Beaucoup de gens ont envie de transmettre". Le candidat Emmanuel Macron défend la réduction des droits de succession. Dans son programme, présenté au cours d'une conférence de presse aux Docks de Paris, à Aubervilliers, le président-candidat a affirmé vouloir réduire les droits de succession en ligne directe et indirecte.
Dans le détail, le candidat souhaite augmenter l’abattement sur les successions en ligne directe en le passant de 100.000 euros actuellement à 150.000 euros.
“Quand vous regardez cette évolution couvre les effets patrimoine des classes moyennes”, défend-il. "C'est une réforme qui regarde l'évolution de la société."
Il s’engage aussi à élargir le régime des héritiers en ligne directe aux enfants des conjoints. Pour beaucoup de classes moyennes, assure le président-candidat, il y a une impossibilité de transmettre “le fruit de leur travail à leur neveu, leur nièce, à l’enfant de leur conjoint(e), à leur petit enfant..”, détaille Emmanuel Macron
Concernant les successions en lignes indirectes, Emmanuel Macron veut porter l’abattement à 100 000 euros sur les petites et moyennes successions.
Interrogé par les journalistes présents, Emmanuel Macron a répondu sur son changement de pied sur les droits de succession et le risque qu'une telle réforme profite aux plus aisés.
"Je défends cela comme une réforme pragmatique mais pas comme un effet de rente”, a répondu le candidat.
Pourtant, début janvier, face aux lecteurs du Parisien, Emmanuel Macron avait déclaré ne pas faire "partie de ceux qui pensent qu’il faut augmenter les droits de succession à tout-va, au contraire. Nous sommes une nation de paysans dans notre psychologie collective, ce qui est une force. Donc, je pense qu’il y a des choses à améliorer. Il faut plutôt accompagner les gens pour les aider à transmettre les patrimoines modestes."
Mais le chef de l'État n'a pas toujours tenu un tel discours. En 2018, l'Élysée avait fait savoir qu'il était "formellement exclu" de réformer cette fiscalité sous sa présidence, désavouant Christophe Castaner, alors délégué général de La République en Marche (LaREM), qui avait indiqué vouloir lancer une réflexion à ce sujet. "On n'y touchera pas tant que je suis là", disait le président de la République en privé.