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Droits de douane de Trump: un "conseil des entreprises" organisé à Bercy le 14 avril

Le ministre français de l'Économie Éric Lombard, le 27 février 2025 lors d'un déplacement en Afrique du Sud

Le ministre français de l'Économie Éric Lombard, le 27 février 2025 lors d'un déplacement en Afrique du Sud - RODGER BOSCH

Le ministre de l'Économie Eric Lombard a pris la parole ce samedi 5 avril, pour commenter les effets des nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis de Donald Trump. Pour coordonner la réponse à l'échelle française, Bercy veut réunir les industriels tricolores.

La hausse des droits de douane décidée par Donald Trump pourrait être loin d'être indolore sur les finances publiques en France: le Premier ministre a prévenu ce samedi 5 avril qu'elle pourrait coûter "plus de 0,5% du PIB" tandis que Bercy va réunir un premier "Conseil des entreprises" pour préparer sa réponse.

Avec la hausse brutale des droits de douane décidée par le président américain, "le risque de pertes d'emplois est absolument majeur, comme celui d'un ralentissement économique, d'un arrêt des investissements", a jugé le Premier ministre dans un entretien au Parisien dimanche.

"La déstabilisation qu'il a fait naître fragilisera pour longtemps l'économie mondiale", ajoute le chef du gouvernement, dont la volonté est "de tenir l'objectif du retour aux 3% (de déficit public, ndlr) en 2029. Mais la crise peut tout changer", admet-il.

François Bayrou précise qu'il partagera avec les Français le 15 avril "le cadre général" des choix qui seront à faire pour le budget 2026.

"Il faut que les Français soient associés à deux nécessités: trouver les moyens de notre indépendance, de notre sécurité, de notre défense, et d'abord de notre capacité de production. Ensuite par la nécessité de sortir de la malédiction de la dette", explique-t-il encore.

"Ces choix, ils ne seront pas faits sans eux", poursuit le chef du gouvernement, qui affirme qu'il partagera "avec eux toutes les données des choix que nous avons à faire" et qu'ils "connaîtront tout de la situation".

"Quand j'ai dit que la situation du pays, c'était l'Himalaya, j'étais peut-être au-dessous de la vérité", admet-il.

"Il n'y aura pas de nouveaux coups de rabot généralisés"

"L'objectif de cette réunion du 15 avril, c'est que tout le monde - parlementaires, élus locaux, partenaires sociaux - prenne conscience de la situation et de l'urgence en transparence. Des choses ont évolué : nos prélèvements obligatoires, l'année dernière, s'élevaient à 42,8 %, soit leur plus bas niveau depuis 2011...", a de son côté souligné le ministre de l'Economie Eric Lombard dans un entretien publié sur le site du JDD.

"Il n'y aura pas de nouveaux coups de rabot généralisés. En revanche, nous poursuivrons notre trajectoire de maîtrise des dépenses, avec une mesure de régulation qui sera annoncée prochainement", a-t-il détaillé.

Pour le ministre, "tout dépendra de l'issue des discussions en cours: si nous n'obtenons pas la levée des droits de douane américains, il y aura un impact négatif sur la croissance - c'est évident. En revanche, si nous parvenons à un accord équilibré dans un délai raisonnable, ce sera un facteur de confiance".

Il a en outre annoncé qu'il comptait réunir un "conseil des entreprises" avec des représentants des organisations patronales le 14 avril à Bercy autour des hausses de droits de douane.

Va-t-on payer plus cher les produits américains?
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Le président américain Donald Trump a signé un décret généralisant des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l'UE.

"Dans ces temps difficiles, nous devons faire équipe avec nos entreprises. C'est pourquoi je vais réunir un 'Conseil des entreprises' - une instance de dialogue régulier avec les représentants du Medef, de la CPME, de l'U2P, du Meti et de l'Afep. L'idée, c'est de structurer notre travail sur tout sujet, national ou international, ayant un impact sur notre économie", a détaillé Eric Lombard.

"Les entreprises ont besoin d'écoute, de visibilité, d'être accompagnées et de prendre part aux décisions", selon lui.

T.K. avec AFP