D'Elizabeth II à Charles III, combien coûte l'arrivée du nouveau roi

Son nom, son image, son iconographie étaient présents partout au Royaume-Uni avec ses 70 ans de règne. Avec la mort d’Elizabeth et l’accession au trône de Charles, le pays va devoir changer un nombre incalculable de symboles et cela va coûter cher.
4,5 milliards de billets de banque à changer
A commencer par la monnaie. Le visage de la Reine ornait les billets de banque britanniques depuis 1960. Et c’était d’ailleurs nouveau à l’époque puisque c’est la première monarque du Royaume à apparaître sur les billets de la Banque d’Angleterre. Le visage de son père George VI n'était représenté que sur des pièces.
Aujourd’hui ce sont 4,5 milliards de billets de banque en circulation (pour un montant de 80 milliards de livres sterling) qui vont progressivement être remplacés même si a immédiatement prévenu la Banque d’Angleterre, les billets actuels auront toujours cours. L’opération devrait prendre deux ans environ quand les premiers billets à l’effigie de Charles III seront présentés.
A noter que l'image de la Reine était aussi présente sur des billets canadiens ou encore néo-zélandais. La plus ancienne représentation d’Elizabeth sur un billet de banque n’était d’ailleurs pas sur de la monnaie britannique mais sur un billet canadien. En 1935, un billet de 20 dollars rendit hommage à la jeune princesse qui avait alors 8 ans et que rien ne prédestinait à prendre le trône.

Timbres, boîtes aux lettres, uniformes...
Mais il n’y a pas que les billets et les pièces à changer. Dans l’ensemble des services publics on trouve des symboles de la reine défunte. Les timbres avec son visage de profil, les boîtes aux lettres de la poste britannique qui portant la mention ERII pour Elizabeth Regina II (il y en a 100.000 à changer), les uniformes aussi portent cette mention ou encore les passeports qui portent la mention "Her Britannic Majesty" dont il va falloir changer les pronoms.

Des changements qui auront un coût difficile pour l'heure à estimer pour le contribuable britannique.
Ce qui risque cependant de coûter le plus cher c’est la période de deuil qui va s’étendre sur plusieurs semaines. Le montant de l’enterrement est estimé à environ 35 millions d’euros mais ce sont surtout les jours fériés, avec les magasins, la Bourse et des services publics fermés. L'économie britannique va tourner au ralenti, ce qui pourrait avoir un impact non-négligeable sur le PIB du Royaume-Uni. Comme cela avait été le cas lors des célébrations du jubilé de platine de juin dernier. La presse anglaise donne une fourchette assez large; elle estime que cette période de deuil pourrait amputer le PIB de 1,5 à 6 milliards de livres. Un coup dur en pleine crise sociale.
Un manque qui pourrait cependant être en partie comblé par un afflux touristique important. Sur les 20 milliards d’euros du tourisme britannique on estime que 600 millions proviennent de la monarchie grâce aux recettes des visites des châteaux et palais royaux.
"Selon un expert, les ventes de souvenirs devraient augmenter de 60 millions de livres sterling "grâce" à l’enterrement", relève John Plassard de Mirabaud Equity dans une note. En 2011, le mariage de Kate et William aurait généré une augmentation des ventes de plus de 500 millions de livres sterling dans le pays."
