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Vente de billets de train: la SNCF veut continuer à s'appuyer sur les buralistes

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L'opérateur et la Confédération des buralistes ont reconduit ce vendredi leur partenariat. Mais pour le moment, seulement 50 de ces commerces offrent ce service de proximité.

Pour renforcer l'accès au train, notamment dans les petites gares où les guichets ont parfois tendance à disparaître, la SNCF déploie depuis plusieurs années une offre de proximité.

L'idée est par exemple de s'appuyer sur les bureaux de tabac, des commerces du quotidien encore présents dans la plupart des territoires et qui offrent de larges plages d'ouverture. 40% des tabacs sont situés dans des communes de moins de 3500 habitants.

En juillet 2019, SNCF et la Confédération des Buralistes avaient ainsi signé un protocole de partenariat d’une durée de trois ans. Il prévoyait le développement de nouveaux points de vente dans les territoires et la mise à disposition d’un nouvel outil de vente pour les buralistes, constitué d’une application sur smartphone ou tablette et d’une imprimante.

Proximité et horaires étendus

Aujourd'hui, ce partenariat est renouvelé pour quatre ans. "23.500 buralistes sont à la disposition de la SNCF, nous sommes une des solutions pour la mobilité douce", s'enthousiasme Philippe Coy, président de la Confédération des Buralistes.

"Les buralistes incarnent le commerce de proximité, aux horaires souvent très étendus et avec un très fort maillage territorial. Ils constituent donc des partenaires privilégiés pour TER dans sa stratégie de conquête" souligne la SNCF.

En effet, 90% des billets vendus par les buralistes sont pour des trajets en TER. "On vise les voyages ponctuels, ça permet véritablement à des gens qui n'avaient pas l'intention de prendre le train de le faire", ajoute Jean-Aimé Mougenot, Directeur SNCF Voyageurs TER.

Pour les buralistes, c'est évidemment une source de diversification supplémentaire avec la presse, le paiement des impôts, les comptes bancaires... Ils bénéficient d'une formation de la SNCF et du matériel nécessaire (une tablette et une imprimante).

50 bureaux de tabac opérationnels, 100 éligibles

La Confédération insiste d'abord sur le côté "utile" de cette offre même s'il y a bien une dimension financière qui se compose d'un forfait mensuel et d'une commission sur les ventes qui n'est pas communiquée.

Pour autant, les ventes de billets par les buralistes restent encore très marginales. Seulement 50 tabacs sont aujourd'hui équipés et réalisent "quelques ventes par jour".

Les régions des Pays de la Loire, Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est sont les plus actives dans la dynamique de développement L'objectif initial était de compter 200 points de vente mais le contexte sanitaire a ralenti ces ambitions.

"100 points de vente sont aujourd'hui éligibles et donc on va dépasser les objectifs. On est prudent", explique Philippe Coy. Il ne s'agit évidemment pas de permettre à tous ces commerçants de vendre des billets de train.

Un besoin d'accessibilité

"Il s'agit de répondre à un besoin spécifique. L'implantation, le potentiel comptent. On examine les candidatures, on regarde si ça répond à un vrai besoin. La SNCF de son côté peut détecter la meilleure implantation, c'est un travail de concertation", ajoute le responsable. Les choix des autorités organisatrices que sont les régions pèsent également beaucoup dans le développement de cette offre.

Ce besoin, il s'exprime dans de nombreux territoires où les gares ferment et où les guichets disparaissent. La SNCF se défend de fermer des guichets mais explique qu'elle doit redéployer son personnel.

"Dans certaines petites gares, nos agents vendent autant de billets que les buralistes donc on essaye de leur donner d'autres missions. On a une présence différente en gare avec des adaptations et des plages horaires différentes", explique Jean-Aimé Mougenot. Traduction, les guichets sont souvent fermés d'où cette volonté de favoriser l'accès au train par d'autres moyens. Rappelons que la SNCF entend doubler le nombre de ses passagers d'ici 10 ans afin que le train assure 20% des déplacements en France.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business