Les soldes d'été vont-ils à nouveau être repoussés?

Des professionnels de l'habillement plaident pour un report des soldes à la mi-juillet, comme ce fut le cas l'année dernière. Plusieurs scénarios sont à l'étude.

Depuis le début de la crise sanitaire, toutes les périodes de soldes ont été décalées. L'incertitude demeure encore pour les soldes d'été qui devraient débuter fin juin, pour une durée de 4 semaines. L'arrêté fixant les dates et heures de début des soldes d'été 2021, n'a pas encore été publié au Journal officiel.

Plusieurs scénarios sont à l'étude. La période des soldes pourrait être simplement repoussée, comme ce fut le cas l'année dernière. Le gouvernement réfléchit aussi à les décaler en fonction des régions. "C’est un sujet qui est à l’étude"​, a confirmé le Premier ministre Jean Castex en déplacement à Blois le 20 mai.

Différencier la période des soldes en fonction des régions permettrait d'éviter le scénario de l'été dernier. Décalées à la mi-juillet, les soldes n'avaient pas été une franche réussite pour certaines zones privées de touristes, à l'image de Paris. Au contraire, la période avait été plus favorable pour les commerces situés dans les régions plébiscitées par les vacanciers français.

Mais à l'heure actuelle, la loi l'interdit. La décision devrait être prise avant la fin du mois, avait promis l'entourage d’Alain Griset à nos confrères de l'AFP, après la consultation des fédérations de commerçants et associations de consommateurs.

Un report des soldes qui inquiète

Le sujet est brûlant. Après sept semaines de fermetures, les commerces ont besoin d'écouler les stocks, particulièrement dans le secteur de l'habillement, où la collection d'hiver doit laisser place aux tenues plus légères.

Le syndicat des indépendants (SDI) rappelle que les professionnels de l'habillement ont avant tout besoin de vendre leurs pièces au prix de marché, afin de payer leurs charges. Parmi les 500 professionnels interrogés par le syndicat, 60% se prononcent en faveur d'un report des soldes à la mi-juillet, comme en 2020.

"Les entreprises de proximité de l'habillement figurent parmi celles qui ont le plus souffert de la crise de la Covid sur les 15 derniers mois. Elles doivent impérativement vendre au prix de marché pour se donner de l'oxygène, avant d'envisager de brader leur marchandise à l'occasion des soldes", plaide Marc Sanchez, le secrétaire Général du SDI.

Autre point qui inquiète les indépendants de l'habillement: la concurrence des grandes enseignes et leurs ventes privées. Pour le SDI, le gouvernement doit réguler ces pratiques en les interdisant dans les semaines précédant les soldes. 

Pour aider les commerçants à écouler leurs stocks, le gouvernement avait un temps envisagé l'instauration d'une troisième période de soldes. Le sujet n'est plus revenu sur la table depuis le 22 mars. Les professionnels de l'habillement doivent, eux, recevoir une "aide aux stocks", équivalente à 80% du fonds de solidarité touché en novembre, ce mardi 25 mai.

L'ouverture exceptionnelle le dimanche, décidée lors de concertations locales organisées par les préfets avec les acteurs économiques de leur territoire, est une autre solution. Mais pour le syndicat des indépendants, la mesure est difficilement applicable car "le doublement des salaires en cas de travail dominical suppose la réalisation d'un chiffre d'affaires hors d'atteinte pour se hisser au niveau du seuil de rentabilité".

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech