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Attendus à Bercy, les industriels de l'agroalimentaire en ont assez d'être "les boucs-émissaires"

Ministère du Budget, à Bercy (photo d'illustration)

Ministère du Budget, à Bercy (photo d'illustration) - dr

Après les distributeurs, les représentants des gros industriels de agroalimentaire sont attendus ce mercredi matin à Bercy pour discuter réouverture des négociations commerciales et baisses de prix.

De bonne heure et d'humeur déterminée. À 8h45, ce mercredi, les représentants des industriels de l'Ania et de l'Ilec vont rencontrer pas moins de trois ministres: Bruno le Maire, Olivia Grégoire et Roland Lescure. L'exécutif souhaite les convaincre de renégocier leurs contrats pour répercuter la baisse des prix de certaines matières premières.

"On a bien préparé cette réunion et on y va avec des chiffres", nous dit-on du côté de l'Ania. Il faut dire que les industriels sont attendus de pied ferme par trois ministres qui les ont tancés, ces dernières semaines, menaçant même les entreprises qui "profiteraient" de la crise pour refaire leurs marges de dévoiler leurs noms au grand public et même de "mesures fiscales".

Les industriels en ont assez d'être "les boucs-émissaires"

Du côté de ces gros industriels, cette réunion était aussi attendue. Le patron de l'Ilec la réclamait déjà le 24 avril dans une lettre adressée à Bruno Le Maire et Olivia Grégoire.

Il écrivait notamment vouloir leur présenter "un panorama aussi précis et réaliste que possible de ce qui peut être légitimement attendu des entreprises dans les prochains mois".

À l'Ania, on se dit satisfait d'avoir l'occasion de discuter et d'exposer les points de vue face-à-face, hors des postures et "hors des plateaux de télévision". L'objectif affiché, aussi, c'est de convaincre les ministres de ne pas faire de généralités et que s'ils considèrent que certaines entreprises ne jouent pas le jeu, "qu'ils prennent leurs téléphones et qu'ils les appellent directement les uns et les autres!".

Ces industriels en ont assez d'être "les boucs-émissaires" et ils arrivent à Bercy dans un état d'esprit "constructif", mais bardés de datas et d'arguments pour tenter d'infléchir la position des ministres.

Par Pauline Tattevin, avec C.L.