Baisses de prix non répercutées en supermarché? Le patron de Système U se justifie

Le président du syndicat agricole FNSEA a affirmé lundi que Lesieur a baissé de 20% le prix de vente de ses huiles de tournesol. Et pourtant, elles ne seraient proposées que 4% moins cher en supermarché.

Dans le bras de fer entre distributeurs et industriels sur la renégociation des prix alimentaires, les agriculteurs ont pris partie: celui des groupes agroalimentaires. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA mais aussi du groupe Avril qui détient la marque d'huile Lesieur, pointait d'ailleurs du doigt des baisses de prix côté industriels non répercutées dans les grandes surfaces. Dominique Schelcher, patron de Système U, s'est justifié sur BFMTV mardi matin.

Lesieur a baissé ses tarifs sur l'huile de tournesol de 18 à 20%

"Lesieur a baissé ses tarifs sur l'huile de tournesol au 1er mars de 18 à 20%. Si l'on considère qu'il y avait un peu de stocks dans les grandes surfaces, on devrait voir depuis la mi-avril une baisse de cet ordre-là", a expliqué Arnaud Rousseau sur RTL lundi. Or les prix des huiles de tournesol de ladite marque n'auraient baissé que de 4% environ.

"Un certains nombres de grands distributeurs n'ont probablement pas encore répercuté la totalité de cette baisse sur le consommateur mais c'est à eux qu'il faut poser la question," a-t-il ajouté.

La question a été posée mardi matin au patron de Système U, qui s'est défendu d'en profiter pour gonfler les marges de ses magasins. "La baisse de prix arrive au mois de mai, elle est en cours d'être passée dans les magasins," a indiqué Dominique Schelcher.

Des stocks à écouler

Il justifie ce délai par un temps de latence. "Entre le temps de la négociation et la mise en oeuvre, il y a un peu de temps administratif d'une part et d'autre part, il y a parfois des stocks," a-t-il expliqué.

"Le mouvement est d'ores et déjà enclenché" dit-il encore avant d'affirmer que les huiles de tournesol Lesieur seront bien proposées "jusqu'à 20% moins cher" dans leurs magasins.

Dominique Schelcher a, quant à lui, blâmé les grands industriels qui refusent de renégocier les prix à la baisse alors que les Français souffrent d'une inflation alimentaire à deux chiffres depuis plusieurs mois et que les prix des matières premières et d'autres produits ont récemment diminué, ce qui justifierait raisonnablement de revoir les prix.

O.B.