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Un plafond de 3.000 passagers débarqués par jour: le préfet des Alpes-Maritimes propose une régulation des croisières

Le maire de Nice Christian Estrosi a signé  un arrêté visant à interdire les escales des gros bateaux de croisière dans les eaux de sa métropole

Le maire de Nice Christian Estrosi a signé un arrêté visant à interdire les escales des gros bateaux de croisière dans les eaux de sa métropole - VALERY HACHE

Après des initiatives désordonnées des maires de Nice et de Cannes qui ont braqué le secteur, le préfet des Alpes-Maritimes Laurent Hottiaux a proposé un système de régulation de l'accueil des bateaux de croisière.

Le préfet des Alpes-Maritimes Laurent Hottiaux, a proposé vendredi 10 octobre un système de régulation de l'accueil des bateaux de croisière, après des initiatives désordonnées des maires de Nice et de Cannes qui ont braqué le secteur.

Ces régulations visent à "concilier la protection de l'environnement et de la santé publique, la tranquillité des populations locales et les enjeux économiques et touristiques", a expliqué la préfecture dans un communiqué.

Ainsi, les navires seront limités à un plafond de 3.000 passagers débarqués par jour, alors qu'en moyenne 80% des passagers descendent à chaque escale.

Un navire par jour et par site

Pour les navires de plus de 1.300 passagers qui s'arrêtent au large - dans la baie de Cannes ou la rade de Villefranche-sur-mer, près de Nice -, la limite sera d'un navire par jour et par site, renforcée à un maximum de 15 par mois en juillet et en août.

En cas de pic de pollution de niveau 1, les navires devront réduire leurs émissions polluantes et si le niveau 2 est atteint, l'escale sera supprimée.

En 2024, 175 navires ont fait escale dans la baie de Cannes et 103 dans la rade de Villefranche - loin des 624 enregistrés à Marseille-, mais les statistiques du ministère de la Transition écologique ne précisent pas leur taille. Le dernier placement du département en alerte pollution de niveau 2 remonte à août 2025.

En janvier, le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons), avait annoncé une interdiction totale des plus gros bateaux à Villefranche-sur-mer, provoquant la colère de l'association internationale des compagnies de croisières (CLIA) et un tollé parmi les élus des communes de la rade, professionnels de la mer, commerçants ou taxis.

Il s'était finalement contenté d'imposer une limite à 65 escales par an pour les navires de plus de 2.500 passagers.

"Un constat d'échec"

Parallèlement, le maire de Cannes, David Lisnard (LR), avait décidé fin juin de fixer une limite à 34 escales de navires de plus de 3.000 passagers en 2026 et 31 en 2027.

Mais en juillet, le tribunal administratif de Nice avait fait valoir que seul le préfet pouvait "organiser les entrées, les sorties et les mouvements des navires".

Après une table ronde en juillet, Laurent Hottiaux et le préfet maritime les ont réunis à nouveau vendredi pour présenter ce plan de régulation, qui doit faire l'objet d'un arrêté préfectoral à l'issue d'une période de consultation.

Pour la préfecture, il s'agit d'adopter "une approche coordonnée, départementale et concertée, afin de donner de la visibilité aux acteurs impliqués et d'éviter les effets de reports d'escales entre les différentes baies".

Vendredi soir, Christian Estrosi a déploré dans un communiqué "un constat d'échec". "En l'état", explique-t-il, "ces propositions auraient un impact marginal sur le littoral niçois et métropolitain". Le maire de Nice assure que "si les mesures proposées étaient confirmées sans être durcies", il engagerait une procédure contre l'Etat pour "carence fautive".

F.R. avec AFP