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Métropole de Nice: Christian Estrosi signe un nouvel arrêté anti-croisières, le préfet le juge illégal

Un bateau de croisière de la compagnie Costa.

Un bateau de croisière de la compagnie Costa. - BFM Toulon Var

L'arrêté de régulation des activités de croisières dans les ports de la métropole de Nice a été envoyé en préfecture mercredi 9 juillet par le président de la métropole Nice Côte d'Azur Christian Estrosi.

L'arrêté de régulation des activités de croisières en baies de Nice et de Villefranche-sur-Mer a été envoyé en préfecture des Alpes-Maritimes ce mercredi 9 juillet par la métropole Nice Côte d'Azur. Une procédure légale, afin que la préfecture valide ou non l'arrêté.

"Le contrôle de la légalité n'empêche en rien l'exécution de l'arrêté", précise la métropole à BFM Nice Côte d'Azur.

L'arrêté entrera en vigueur à partir du vendredi 11 juillet.

Néanmoins, le préfet des Alpes-Maritime a qualifié d'"illégal" cet arrêté. "Après analyse exercée au titre du contrôle de la légalité par les services de la préfecture des Alpes-Maritimes, le préfet des Alpes-Maritimes a décidé de saisir le tribunal administratif de Nice pour obtenir la suspension et l’annulation de cet arrêté au motif qu’il est entaché de plusieurs illégalités et de nature à compromettre l’exercice d’une liberté publique ou individuelle", indique la préfecture dans un communiqué.

Un "tourisme choisi" privilégié

Cet arrêté était une volonté du maire Horizons de Nice, Christian Estrosi, qui souhaite la fin du stationnement des gros bateaux de croisières dans les ports de la métropole niçoise. L'édile a à cœur d'endiguer le "surtourisme" en privilégiant un "tourisme choisi".

À Nice, l'arrêté concerne les navires de plus de 450 passagers souhaitant amarrer, embarquer ou débarquer des personnes. Toutefois, cette interdiction concerne des navires de croisière dont la capacité d’accueil excède 2.500 passagers pour l'embarquement et de débarquement en gare maritime de Villefranche-Santé.

Dans ce même port, l'arrêté limite également le nombre d'escales des navires de croisière à 65 par an maximum, et un seul bateau par jour.

Une "mascarade règlementaire" pour les écologistes

D'ores et déjà, l'opposition de Christian Estrosi réagit. Les écologistes dénoncent "un exercice de bluewashing, visant à verdir en surface une politique qui reste largement complice du tourisme de masse et de la pollution maritime".

"La métropole n’interdit en réalité qu’une infime partie des escales de croisière", assure Juliette Chesnel-Le Roux, présidente du groupe écologiste à la mairie de Nice et à la métropole, dans un communiqué.

"À Nice, seuls 14 bateaux sur 125 sont concernés d’ici la fin 2026, soit à peine 10%. À Villefranche, 75% du trafic croisiériste sera maintenu", détaille-t-elle, évoquant une "mascarade réglementaire".

Elle réclame la tenue d'une table ronde "sans délai".

Pauline Renoir