"Un cercle vicieux qu'il faut interrompre": Villefranche-sur-Mer durcit les règles contre Airbnb

Villefranche-sur-Mer serre la vis contre les locations de type Airbnb dites meublés touristiques. Depuis le 1er juillet 2024, la ville demande aux propriétaires de ces logements de se déclarer.
"On est passé au contrôle. On demande aux gens de se déclarer. Il y en a encore 450 non-déclarés. S'ils ne se déclarent pas on passera aux sanctions qui peuvent aller jusqu'à 45.000 euros d'amende quand même", explique le maire, Christian Trojani invité ce mardi 14 janvier dans Bonjour la Côte d'Azur.
La menace de sanctions
Le maire relève après ce premier semestre d'entrée en vigueur que seulement 150 propriétaires de locations meublées touristiques ont joué le jeu et menace de sévir.
"On sait les adresses des appartements qui sont sur la plateforme, donc forcément on connaît les propriétaires et on va contrôler tout ça. On a créé un service avec deux agents municipaux qui s'occupent de recevoir les déclarations, d'enregistrer, de légaliser tout ça et puis on va passer au contrôle", poursuit l'édile.
Concrètement, un propriétaire qui souhaite mettre sa résidence principale en location moins de 120 jours par an doit seulement effectuer une déclaration en mairie. En revanche, lorsqu'il souhaite aller au-delà de ce délai ou qu'il ne s'agit pas d'une résidence secondaire ou d'un investissement locatif, il doit faire adresser une demande de changement d'usage valable six ans.
Un enchérissement des prix immobiliers
La commune voisine de Nice et de Saint-Jean-Cap-Ferrat qui compte environ 5.000 logements observe ses dernières années un accroissement de cette forme d'habitat temporaire.
Les services municipaux évaluent leur nombre à 600 locations meublées touristiques soit une incidence de 12%. Pour le maire, Christian Trojani, il y a une corrélation avec l'envolée des prix de l'immobilier.
"Aujourd'hui, le prix au mètre carré est à un peu plus de 10.000 euros, [il y a cinq ans] c'était 7.000 euros et il y a dix ans c'était 5.000 euros. On a plus que doublé le tarif et je pense que c'est vraiment un cercle vicieux qu'il faut interrompre parce que le Airbnb est tellement rentable que les gens n'hésitent plus à acheter des appartements jusqu'à 20.000 le mètre carré. On a vu un trois pièces de 60 mètres carrés à 1,2 million d'euros", ajoute-t-il.
Pour le maire, la limitation des locations de meublés touristiques doit redonner de l'air au marché immobilier local. "Si on diminue le nombre d'Airbnb, on va remettre des logements à la location longue durée, voire des logements à la vente. On peut espérer que ça diminue un peu la tension sur le logement qui est très importante".
Selon une enquête de la ville, seule Biarritz en France a plus d'Airbnb que Villefranche-sur-Mer.